Monsieur BHL est un défenseur infatigable des Droits de l’Homme (y compris et surtout de ses droits d’auteur). Il ajoute sans se lasser la guerre au malheur, le sang au sang. Il sait profiter des exactions, des répressions, des crimes  pour faire cliqueter les sabres et promouvoir sa personnalité. Sans que jamais la démocratie n’en sorte grandie.

Monsieur BHL est triste : les “Rafale” de l’Armée de l’Air se rouillent à ne rien faire depuis que, sur son instigation, un régime islamiste proche de la charia  a remplacé en Libye la dictature de feu Kadhafi. Non sans quelques dégâts collatéraux sur la population.  Mais personne n’est parfait.

Monsieur BHL s’émeut derechef.  Il monte une fois de plus au créneau. Un autre dictateur, Bachar, assassine son peuple. Une guerre civile ravage la Syrie.  L’intellectuel de combat, se substituant aux instances nationales et internationales met en demeure le Président Hollande de déployer immédiatement ses jets, bombes et missiles. Pour chasser le tyran et ramener tout le monde à la raison. Pour la plus grande gloire de Monsieur BHL Et avec les mêmes résultats que précédemment.

Il faut certes mettre fin aux égorgements fratricides de Syrie et aider son peuple à retrouver la paix et la liberté. Mais il n’incombe pas à ce philosophe en dentelle de diriger la politique étrangère de la France en brandissant ses armes.

Jacques FRANCK   31 mai 2012

Conformément à l’usage, à l’occasion de la Pentecôte, Dieu envoya son plus proche collaborateur, en l’occurrence le Saint Esprit, faire un tour sur la Terre.

“Tu jetteras un coup d’œil sur le vieux père Benoît, à Rome. Il est aux portes du gâtisme. Je le crois inoffensif, mais il n’est pas à l’abri des magouilles, manipulations, coups fourrés et autres conjurations d’un entourage douteux. Or je souhaite éviter ce genre de problèmes, qui, nuiraient à la crédibilité de mon Église et à la mienne propre. Et puis j’ai placé une partie de mes économies à la Banque du Vatican. Je ne veux pas que les conneries d’un quarteron de cardinaux avides de pouvoir me mettent sur la Sainte Paille !

-OK, boss ! Je saute dans le prochain Falcon sacré et j’y vais !’

Arrivé à destination, le Saint Esprit constata que les craintes du patron n’étaient pas vaines. Pressentant la fin prochaine de Monsieur Benoît, seizième du nom, des cliques antagonistes de cardinaux aspirant tous à la succession s’étripaient comme des sauvages. “Nom de Dieu, susurra-t-il en son for intérieur, les gars de la Mafia calabraise sont des enfants de chœur à côté de ces voyous !”

Le Saint Esprit avait des informateurs dans la place.  Une rapide enquête le mit sur la piste d’un ripou inattendu. Monsieur Paolo, un intime du pape, ne quittait pas son maître. Il lui donnait la becquée aux repas, essuyait sa soutane quand il bavait, le bordait le soir dans son lit, faisait couler son bain, l’accompagnait dans ses virées en Papamobile, assis à côté du chauffeur à la place du mort. Or  le bon Monsieur Paolo, majordome du Saint Père, mettait la main sur  la correspondance confidentielle, les lettres, fax, e-mails. Il écoutait les conversations téléphoniques. Il aurait même intercepté les messages troublants des maîtresses de son  maître si celui-ci en avait eues. Il transmettait (et vendait probablement) les données secrètes ainsi détournées aux bandes qui s’affrontaient à l’ombre de Saint-Pierre. Et accessoirement aux journalistes.

Lorsqu’il revint au Paradis, Le Saint Esprit rendit compte au Seigneur. Au nom de majordome, ce dernier sursauta.

“Putain de Moi ! Encore un majordome espion ! Comme si on n’en avait pas eu assez avec l’affaire Bettencourt !”

Jacques FRANCK

Cet ustensile à usage guerrier serait-il l’emblème de la République, cinquième du nom ? Le précédent président avait inauguré son règne en inventant un bouclier fiscal, sur lequel tout le mal possible et justifié a été dit.

Son successeur, Monsieur François, revient de Chicago. Il participait à une réunion de l’OTAN, organisation caritative et pacifiste bien connue ayant pour but l’amitié harmonieuse entre les peuples. Enfin, pas tous.

Il y fut envisagé de développer en Europe un “bouclier anti missile”. Ce dispositif, extraordinairement onéreux, est censé protéger les populations contre les attaques stratégiques en provenance de l’ennemi héréditaire. La nature de cet adversaire implacable n’est pas encore définie. Certains pensent à l’Iran, voire la Chine et, pourquoi pas, la Russie, qui fut naguère l’objet de telles prévenances. La dépense incomberait aux pays “protégés”  d’Europe. Les bénéfices, copieux, grossiraient l’escarcelle des sociétés américaines du “complexe militaro industriel”, malheureux depuis la fin de la guerre froide.

Il me déplairait fort de voir Monsieur François, que j’ai porté à l’Élysée par mon vote, cautionner un projet aussi évocateur de mauvais souvenirs.

Jacques FRANCK  23 mai 2012

Personne n’a oublié la glorieuse épopée des Shadoks .Ces personnages zoologiquement mal définis firent la joie des téléspectateurs  à la fin du siècle dernier. La force de leur obstination compensait mal la faiblesse de leurs  cerveaux. Afin de réussir dans leurs entreprises et de vaincre leurs adversaires, les Shadoks pompaient. L’échec était constant. Qu’à cela ne tienne – les Shadoks pompaient de plus belle. Avec les mêmes résultats.

Messieurs Jean-François Copé, Xavier Bertrand, François Fillon, Claude Guéant,  David Douillet, Mesdames Nadine Morano (phare de l’intelligence contemporaine) et Roselyne Bachelot (je m’excuse auprès de ceux que je n’ai pas cités) ont énormément pompé ces dernières années. Ils ont pompé l’identité nationale, ils ont pompé la xénophobie, ils ont pompé la  division entre salariés et chômeurs, ils ont pompé l’enrichissement des riches et l’appauvrissement des pauvres, ils ont pompé la guerre en Afghanistan et en Lybie. Ils ont pompé aussi la dégradation des écoles et des hôpitaux. Que n’ont-ils pas pompé ?

Le 6 mai, ils ont pris une grande claque sur le nez. La majorité des citoyens ne veut plus d’eux.

Après s’être ébroués, nos vaillants Shadoks retournent à leurs pompes en vue des élections législatives. Leur chef de file (je n’ai pas dit  leur tête pensante), Monsieur Jean-François déclare “choisir la France”. Ce qui signifie que la gauche est un ramassis d’agents de l’étranger. Bravo. La pompe du chauvinisme et de la xénophobie est réamorcée.

Les nouveaux Shadoks, pas plus instruits par l’expérience que leurs ancêtres, se remettent à l’ouvrage.

Pompez, braves Shadoks.

Nous, nous ferons tout pour promouvoir une majorité de gauche en juin. Avec de nombreux élus du Front de gauche.

Jacques FRANCK   11 mai 2012

Le vieux pape Benoît, le recevant à Rome,

A fait de Sarkozy à Saint-Jean de Latran,

Un chanoine honoraire. Ce n’est pas méchant.

Ce n’est pas pour cela que j’accable cet homme;

Il est passé le temps où de vaines promesses,

Attirant les Français au fond des isoloirs,

Leur faisait  miroiter un avenir d’espoir

Plein de félicités, de bonheur, de richesses.

Ils n’ont pas oublié les phrases chaleureuses

Du futur “Président de leur pouvoir d’achat.”

Ils ont vu le contraire et ils ne veulent pas

Revivre une expérience aussi calamiteuse

Au Fouquet’s, ce haut lieu des fêtes populaires,

La fleur du patronat, l’élite de l’argent,

Ravis, applaudissaient le nouveau président

Qui , ils le savaient bien ferait tout pour leur plaire.

Ils ne se trompaient pas. La première mesure

Couvrit leurs revenus d’un épais bouclier

Afin de les soustraire à la fiscalité.

Ah ! se dit le MEDEF cet homme nous rassure !

Mais ce n’était pas tout. L’impôt sur la fortune,

Cette triste invention de gauchistes jaloux,

Ne fut pas supprimé mais il devint si doux

Que ses assujettis gagnèrent de la thune.

Aux travailleurs il tint un tout autre langage :

“Bossez plus, mes amis, et vous serez heureux !”

Certains bossèrent plus et gagnèrent fort peu.

Beaucoup, pour tout bonheur, gagnèrent le chômage.

Le nombre de chômeurs, là est la vraie croissance.

Chaque jour des milliers s’ajoutent aux milliers

De jeunes et de vieux qui voudraient travailler.

Le Pôle Emploi devient le pôle de la France

On vit les dirigeants de notre République

S’attaquer à l’école, aux flics, aux hôpitaux,

Étrangler la Sécu, fermer les tribunaux

Et chasser les agents de la fonction publique.,

La fin de son mandat parait inexorable.

Le sinistre Sarko a peur d’être vaincu.

Il craint par dessus tout le coup de pied au cul

Des citoyens lassés d’un règne déplorable.

Jacques FRANCK   3 mai 2012