La Jeanne d’Arc de l’information

Posted on : 16-12-2008 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Madame Christine était patronne du Château et du Parc de Versailles, emploi louable et inoffensif. Monsieur Nicolas (président) l’incorpora dans son escouade de pom-pom girls, aux côtés de Madame Christine 1, dévolue aux catastrophes financières, et de Madame Christine 2, conservatrice en chef des taudis. Et de beaucoup d’autres prédatrices et prédateurs.

La nouvelle venue prit en charge l’inculture et la désinformation.
En ce temps-là, le président promu chanoine prit ombrage d’une liberté de ton des medias publics confinant à la licence, voire au péché de lèse-majesté. Les bouches s’ouvraient trop, les échines ne se courbaient pas assez.
“Nom de Dieu, se dit-il en son for intérieur avec tout le respect qu’il se devait, nom de Dieu, ça va changer !”

Il décida dans sa sagesse de nommer lui-même le vizir de la Télé et le vizir de la Radio. Et, pour faire bonne mesure, de s’arroger le droit de les révoquer en cas d’incartades. Il se félicita d’avoir une fois de plus mis la France à l’abri des perfides et des impudents. Il pourrait ainsi poursuivre sa grande œuvre de rupture avec la chienlit, comme aurait dit un de ses prédécesseurs.
Monsieur Nicolas convoqua à cet effet Madame Christine 3 et lui ordonna de désinformer ses ouailles, ainsi que le prescrivait la feuille de route de la dame. La brave monta au créneau, brandissant l’étendard du chanoine :
“Français et Françaises, réjouissez-vous ! Désormais, vous ne verrez sur vos écrans et vous n’entendrez  dans vos postes que la vérité vraie, la seule estampillée par votre vénéré chanoine-président ! (génuflexion)  Il veillera en personne à ce que nul, et surtout pas les mauvais chantres de la gauche (frémissements) ne vienne polluer vos pesées par des propos sacrilèges ! Ainsi soit-il !”

Hélas ! Hélas ! Hélas ! Les propos sacrilèges fleurirent de plus belle, le peuple se rassembla, fit entendre sa voix, et celles du chanoine et de sa pom-pom girl tombèrent dans un silence dont elles n’auraient jamais dû sortir.

Jacques FRANCK 16 décembre 2008

Le plan social

Posted on : 25-11-2008 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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L’Entreprise se trouvait en proie à des difficultés. Pourtant, le travail ne manquait pas. Les salariés étaient confortablement payés, en espèces et en nature. Ils semblaient satisfaits de leurs emplois et ne s’en plaignaient jamais. Les clients et les actionnaires (c’était les mêmes), eux, se plaignaient beaucoup. L’entreprise avait son siège principal dans le huitième arrondissement de Paris mais son activité s’exerçait en plusieurs sites décentralisés de la capitale suivant les spécialités.
De mois en mois, les performances de l’Entreprise s’enfonçaient dans la médiocrité. Les actionnaires et la clientèle manifestaient leur colère. Il n’était plus tolérable de supporter le mépris, l’avidité, l’arrogance de la trentaine de personnages qui faisaient si mal tourner la boîte.
Un jour, les soixante millions de clients et d’actionnaires qui subventionnaient l’Entreprise décidèrent de mettre un terme à cette catastrophe. S’en abstinrent toutefois quelques milliers de personnages qui, à l’abri de leur bouclier fiscal, se trouvaient bien de la situation.
Les représentants de la majorité du peuple, suivis d’une foule immense arborant des drapeaux CGT, FO, CFDT, PCF et autres pieuses organisations, se présentèrent chez le PDG, rue du Faubourg Saint-Honoré, au lieu dit “L’Élysée”. Ils signifièrent au locataire principal son expulsion et le licenciement de tous ses collaborateurs. Un plan social fut prestement élaboré, ménageant les intérêts de tous et assurant une reconversion immédiate en fonction des compétences (ou incompétences) de chacun.
-Le président Nicolas sera délocalisé à Rome, afin d’y exercer ses fonctions de chanoine à temps plein.
-Madame Christine (Lagarde) bénéficiera d’un stage d’arithmétique élémentaire dans une école du douzième arrondissement, près de Bercy où elle a tant nui.
-Madame Rachida ira se perfectionner dans l’art de la magistrature en balayant le tribunal d’instance de Chalon sur Saône. Elle sera toutefois autorisée à effectuer quelques vacations de mannequin auxiliaire chez Christian Dior.
-Madame Christine (Boutin), entrera au couvent.
-Monsieur Bernard (Kouchner) pose problème. Trop dépassé pour exercer la médecine, trop nul pour faire carrière dans la diplomatie, il sera condamné à passer le reste de ses jours en compagnie de son épouse, madame Christine (pas la même que les précédentes). Il aura le droit, vu ses antécédents dans l’humanitaire, de porter des sacs de riz sur l’épaule au profit des peuples émergents.
-Monsieur Xavier (Darcos) apprendra à changer les couches-culottes des petits enfants d’une maternelle.
-Madame Roselyne (Bachelot), ne sachant rien faire, ne fera rien.
- Même motif, même affectation pour Monsieur Jean-Louis (Borloo).
-Madame Fadela Amara enseignera la “glandouille” aux jeunes et aux vieux des banlieues.
-Monsieur Hervé (Morin), faux spécialiste des choses militaires, nettoiera les latrines des casernes
Enfin Madame Michelle (Alliot-Marie), elle, restera au Ministère de l’Intérieur, affectée à la circulation au coin du boulevard Haussmann et de la rue Lafayette.

Et le peuple ? il pourra enfin s’occuper de ses affaires.

Jacques FRANCK 25 novembre 2008

Conte oriental

Posted on : 30-12-2007 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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La petite Carla, alléguant une forte migraine, ne souhaita pas remplir les devoirs de sa charge envers son Seigneur. Tant pis, se dit Monsieur Nicolas, pour une fois je ferai autre chose. Faute de mieux, il se contenta d’enfiler un short. Puis il siffla son Vizir des Affaires Étrangères : “Bernard ! Au jogging !”
Le Vizir s’extirpa du lit qu’il partageait avec Madame Christine, son épouse, dans une soupente de la villa appartenant à Monsieur l’Emir d’Abou Dabi et que cet homme de bien mettait à la disposition de la République Française. Il se présenta au garde à vous devant Monsieur Nicolas. ” Ah ! Mon Maître ! J’ai soixante-huit ans, je me fais vieux ! Et j’ai tellement mal au dos à force de me courber ! Le sport, ce n’est plus pour moi !”
Monsieur Nicolas fronça les sourcils. “J’ai dit : Bernard, au jogging ! Ne me force pas à appeler Madame Rachida à Paris !” A cette évocation, le Vizir blêmit : ” Non, Maître, non ! Tout mais pas ça !”
Les deux hommes coururent au petit trot à travers les rues animées de Sharm el-Cheikh. Ils défilèrent devant les boutiques de cartes postales, de djellabas, de narguilés, de chameaux en peluche, d’accessoires de plongée.
Une petite soixantaine de policiers les entouraient discrètement.
Soudain, un photographe non accrédité osa fixer ce beau spectacle sur la pellicule. Les gardiens de l’ordre eurent raison de l’intrus et l’assommèrent.
“Tu vois, Bernard, commenta Monsieur Nicolas, dans ce pays, on connaît la valeur du sport et on sait protéger la vie privée !”

(Histoire vraie)

Jacques FRANCK 30 décembre 2007