Sarkozy dénonce à Davos les dérives du capitalisme financier

Posted on : 28-01-2010 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

Mots-clefs :, , , , , ,

0

Le chanoine rouge par Jacques Franck.

Effervescence dans les rues de Davos, petite ville populaire suisse, surnommée l’Aubervilliers des Grisons. La Twingo présidentielle se frayait un passage entre les Mercédès et les Bentley des délégués au Forum économique mondial. Sur son aile gauche flottait bravement le pavillon tricolore de la République française. L’aile droite arborait non moins bravement l’oriflamme de Saint-Jean de Latran.
Devant le Palais des Congrès, on vit sortir du véhicule un homme dont la grande taille apparente devait moins à l’ampleur de son charisme qu’à l’épaisseur de ses talonnettes.
Monsieur Nicolas – car c’était lui – monta à la tribune devant un parterre de grands chefs d’entreprises, de financiers, de trafiquants de haut vol, d’escrocs internationaux, de politiciens et de journalistes. Il s’éclaircit la voix, cracha discrètement, réprima quelques mouvements spasmodiques involontaires de son beau visage, et parla :
“Chers patrons, chers banquiers, chères crapules, chers riches, chers camarades ! C’en est bientôt fini de ce monde pourri où l’argent fait la loi ! Nous, vous et Moi,nous ne tolèrerons plus cet affligeant spectacle des spéculateurs qui accumulent des milliards dans leurs tours de la Défense, et je sais de quoi je parle (demandez plutôt à mon fils Jean, il la connaît, la Défense),qui les accumulent, dis-je, à côté de misérables chômeurs (ça, Jean, il ne connaît pas) qui peinent à fournir à leurs familles le caviar quotidien pour lequel nous nous battons tous ! (applaudissements mitigés dans la salle)
Nous n’accepterons plus, chers banquiers et banquières, que votre admirable vocation soit entachée par des petits voyous de traders qui se font gloire d’empocher des primes et des bonus qui, en toute équité, devraient revenir à vous, chers camarades banquiers, et à vous seuls !
Amis de la Bourse, oui, de toutes les Bourses du Monde libre (acclamations du public), vous êtes le moteur, je le sais, du progrès de l’Humanité ! Non, mes camarades, pas le journal de Monsieur le Hyaric (sifflets dans la salle), mais la seule qui vaille : la nôtre, la vôtre, la Mienne ! Grâce à vous, les citoyens du monde vibrent au diapason du CAC 40, du Dow Jones et autres vraies et seules valeurs !
Vous, les entrepreneurs (je ne parle pas des misérables petits patrons qui croupissent dans les marigots d’une micro-économie antédiluvienne), mais vous, les grands entrepreneurs, je vous aime, vous êtes le sel de la Terre, mais ne le clamez pas trop, vous risqueriez d’accréditer cette monstrueuse conception de la lutte des classes ! (frémissements dans la salle)
Enfin, chers camarades riches, restez-le et soyez-le encore plus !
Au travers de mon discours, vous comprenez tous que le capitalisme à l’ancienne est mort, et que nous devrons œuvrer, la main dans la main, à l’édification d’un nouveau capitalisme, plus moderne, plus beau et, surtout, plus rentable. D’ailleurs, chers amis et chers camarades, n’ai-je pas Moi-même donné l’exemple ? Qui vous a protégés, courageux riches, par un bouclier fiscal vous mettant à l’abri des administrations budgétivores ?
Qui, mes frères banquiers, vous a tendu une main secourable et quelques dizaines de milliards d’euros quand vos conneries et votre cupidité ont failli vous mettre sur la paille ? (murmures désapprobateurs chez les banquiers)
Enfin qui, héros de la libre entreprise, vous a fait cadeau d’une dizaine de milliards en supprimant l’immonde taxe professionnelle qui engraissait ces assistés des soi-disant collectivités locales ?
Ainsi donc, vous et Moi, nous allons nous séparer en chantant un hymne à la gloire du travail et du mérite !”

Le chanoine-président, fier du coup porté par ses propos au capitalisme dévoreur d’hommes, regagna ses modestes pénates à bord de sa Twingo puis de son Falcon.

Jacques FRANCK 28 janvier 2010

Michel Rocard préconise une taxe carbone

Posted on : 22-07-2009 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

Mots-clefs :, , , , , , ,

10

Le chanoine, le carbone, et le socialiste par Jacques Franck.

“Nom de Dieu, s’écria le chanoine-président, nom de Dieu ! Ce peuple est fou, il faut le punir.” Du haut de son Falcon triréacteur, certifié super-écologique par son constructeur Monsieur Dassault, il contemplait les files de citadins partant en vacances. Des Clio, des Citroën C3, des 207. “Tout ça, ça bouffe ! Ils massacrent notre jolie planète Ah ! Les inconscients, les inciviques ! Ils vont voir ce que ça va leur coûter, ces cons.”
Le chanoine Nicolas décida alors de préserver la planète des effluves délétères qui la pourrissaient. Un de ses sous-fifres, plus hardi que les autres, lui signala que les pollutions industrielles, ce n’était pas rien, et qu’il serait bon de penser prioritairement à les réduire. “Quoi ! Pénaliser mes meilleurs amis, ces grands entrepreneurs qui n’ont que des bontés pour moi ! Jamais. Le peuple pollue,le peuple sera puni..” On balança le sous-fifre par un hublot.
Il rentra en lui-même et chercha le moyen de pénaliser les prédateurs de la nature. Il trouva vite. “Putain je vais leur faire payer leur inconscience égoïste. Une taxe ! Voilà ce qu’il faut pour purifier l’atmosphère ! Une taxe sur le carbone impudemment brûlé !”
Un autre sous-fifre, un peu plus courtisan que les autres, lui glissa dans le tuyau de l’oreille : ” Grand chanoine, prenez donc avec vous un socialiste ! Ces gens-là ont l’habitude des taxes, et, pardonnez cette hardiesse, vous ne serez pas le seul à porter le chapeau !” ainsi fut fait.
Monsieur Michel Rocard, qui se disait socialiste depuis toujours, fut mandé auprès du chanoine. Les deux bienfaiteurs décrétèrent qu’une “taxe carbone” serait appliquée sur le carburant des automobiles, à raison de sept à huit centimes par litre. Puis ils se congratulèrent. Ils avaient sauvé la Terre.
Quant aux industriels du CAC 40, on les remercia de leur patriotisme, on supprima la taxe professionnelle, et on donna un peu plus d’épaisseur à leur bouclier fiscal.

Jacques FRANCK le 22 juilllet 2009

Sarkozy, je te vois !

Posted on : 20-05-2009 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

Mots-clefs :, , , , ,

0

La légende de l’Ascension par Jacques Franck.

Ce mercredi, le chanoine Nicolas était un peu fatigué. Il avait prononcé quatre discours fondamentaux, serré les mains de trois chefs d’états, promulgué six lois, inauguré un cimetière dans l’Aveyron, une cathédrale en Pologne, une prison de haute sécurité en Bretagne. En outre, après avoir présidé un Conseil des Ministres, il avait procédé, au Fouquet’s, à une remise de décorations au profit de chefs d’entreprises, d’artistes et de journalistes méritants.
En regagnant sa chambrette, il entendit son épouse Madame Carla qui se gargarisait harmonieusement en préparant son prochain album.
Souhaitant un peu de calme, il s’isola dans la bibliothèque, saisit un livre et l’ouvrit au hasard. Il lut : “Le Seigneur, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu”. (Marc 16-9)
Touché par la grâce, il s’écria : “Putain, Carla ! Ils parlent de Moi dans la Bible ! L’Ascension, c’est demain, il faut que j’y aille. Téléphone à Bolloré, j’ai besoin de son Falcon à l’heure de la première messe !” “Oui, mon poulet !”
Il fut fait selon ses désirs. Le jeudi matin, l’avion, piaffant de ses trois réacteurs, attendait le président chanoine sur la piste de Villacoublay. Nombre d’ecclésiastiques en renom étaient là pour bénir la sainte entreprise. Sa Sainteté Monsieur Benoît lui-même s’était fait représenter par le nonce pontifical et quelques cardinaux.
Dans une apothéose sans pareille, le nouveau Seigneur accomplit son Ascension.
Hélas, en arrivant au ciel, Dieu, qui ne l’attendait pas, pointa vers le président un index courroucé et s’écria de sa belle voix de baryton :

JE TE VOIS, SARKOZY ! JE TE VOIS !

Le malheureux chanoine n’eut que le temps de retourner sur terre grâce à un parachute (doré) que lui avait prêté la patronne du MEDEF.

Jacques FRANCK, le 20 mai 2009