Edvige et le taser

Posted on : 08-09-2008 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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- Monsieur le Chanoine-Président, demanda obséquieusement Monsieur Claude, le secrétaire, que pensez-vous d’Edvige ?
- Edvige ? Attendez, mon brave, je vais voir ça.
Monsieur Nicolas feuilleta son agenda et chercha.
- “Voyons. Cécilia…Non, c’est périmé. Carla…Oui, je trouve bien Carla, mais pas d’Edvige dans mes relations. Vous devez faire erreur, jeune homme !
- Monsieur le respecté Chanoine-Président, Edvige n’a pas l’honneur d’être une dame de vos amies, mais un super fichier. Elle vous permettra de tout savoir sur tout le monde, de connaître les opinions, les religions ou l’absence de religion, les goûts alimentaires, les préférences sexuelles, les numéros de téléphone, les relations, les vices et les fantasmes, la couleur des yeux, la propreté des pieds, les intentions crapuleuses, les réponses aux sondages, les adresses des maîtresses et des amants, les notes en classe, les ulcères d’estomac, les casiers judiciaires, le fonctionnement intestinal, les rêves érotiques, l’assiduité aux offices, le bulletin de vote, l’intensité de l’amour qu’on vous porte. Et bien d’autres choses encore !
- Ah, mon brave, voilà qui est bien ! Venez, que je vous pince l’oreille paternellement ! Mais comment obliger mes sujets à se conformer en tous points à mes désirs ?
- Le taser, très honoré chanoine, le taser ! Quel trublion incivique résisterait à une décharge de 2 milliampères sous 50.000 volts ?
Avec Edvige et le taser, vénéré Président, le peuple vous aimera à partir de l’âge de 13 ans !”

Monsieur Nicolas pensa ainsi s’assurer une popularité sans faille pour la durée de son quinquennat. Il se trompait.

Jacques FRANCK 8 septembre 2008

Les noces du chanoine

Posted on : 02-02-2008 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Le samedi 2 février restera un jour béni pour l’Eglise, pour la France et pour l’Europe. Monsieur Nicolas, chanoine de la Basilique Saint Jean de Latran à Rome, a convolé en justes noces avec la petite Carla. Le sacrement a été administré par Monsieur François, maire du huitième arrondissement de Paris, au domicile du jeune marié. Dans la plus stricte intimité, sa modestie étant proverbiale.
Le peuple français devrait célébrer l’événement par des réjouissances et adresser à son chanoine d’innombrables marques d’affection.
Le peuple français est un ingrat. Il ne se réjouit pas. Il passe à côté de l’Histoire et pleure égoïstement sur l’amaigrissement de son porte-monnaie. Il ne manifeste pas son enthousiasme et répond mal aux sondages.
Le peuple français sera puni : Monsieur Nicolas le prive de référendum.

Jacques FRANCK 2 février 2008

Conte oriental

Posted on : 30-12-2007 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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La petite Carla, alléguant une forte migraine, ne souhaita pas remplir les devoirs de sa charge envers son Seigneur. Tant pis, se dit Monsieur Nicolas, pour une fois je ferai autre chose. Faute de mieux, il se contenta d’enfiler un short. Puis il siffla son Vizir des Affaires Étrangères : “Bernard ! Au jogging !”
Le Vizir s’extirpa du lit qu’il partageait avec Madame Christine, son épouse, dans une soupente de la villa appartenant à Monsieur l’Emir d’Abou Dabi et que cet homme de bien mettait à la disposition de la République Française. Il se présenta au garde à vous devant Monsieur Nicolas. ” Ah ! Mon Maître ! J’ai soixante-huit ans, je me fais vieux ! Et j’ai tellement mal au dos à force de me courber ! Le sport, ce n’est plus pour moi !”
Monsieur Nicolas fronça les sourcils. “J’ai dit : Bernard, au jogging ! Ne me force pas à appeler Madame Rachida à Paris !” A cette évocation, le Vizir blêmit : ” Non, Maître, non ! Tout mais pas ça !”
Les deux hommes coururent au petit trot à travers les rues animées de Sharm el-Cheikh. Ils défilèrent devant les boutiques de cartes postales, de djellabas, de narguilés, de chameaux en peluche, d’accessoires de plongée.
Une petite soixantaine de policiers les entouraient discrètement.
Soudain, un photographe non accrédité osa fixer ce beau spectacle sur la pellicule. Les gardiens de l’ordre eurent raison de l’intrus et l’assommèrent.
“Tu vois, Bernard, commenta Monsieur Nicolas, dans ce pays, on connaît la valeur du sport et on sait protéger la vie privée !”

(Histoire vraie)

Jacques FRANCK 30 décembre 2007