Le pape admet l’usage du préservatif

Posted on : 22-11-2010 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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La capote vaticane par Jacques Franck.

Monsieur Benoît, pape par profession et vertueux par obligation, se livra à la méditation, rentra en lui-même profondément, s’adonna à une révision déchirante, but un coup de schnaps puis un second, et s’adressa aux fidèles :
“Ach ! Mes chers frères, mes chères sœurs, et mes chers autres ! Je vous ai compris ! Je sais quels sont vos besoins, vos pulsions, vos désirs! J’en connais (par ouï dire) l’accomplissement hélas abject ! Oui, mes chers fidèles, j’ai tout appris, au cours de mes saintes études au grand séminaire de Münich (il versa une larme et but un coup de schnaps) et à l’école centrale des cardinaux ! J’ai entendu en confession les pires abominations, les honteuses perversions de la chair, votre chair, mes chères ouailles ) Et une chair d’ouaille pervertie, chacun le sait, offense le Seigneur. (Elle offense aussi les chairs non perverties comme la mienne) Ach ! Je n’ignore rien de vos stupres et de vos fornications ! Je les méprise, les condamne, les maudis avec d’autant plus de force que j’ai largement passé l’âge de la concupiscence ! (Il se signa avec tristesse)
Mais la tolérance et l’ouverture d’esprit étant les deux mamelles de mon pontificat, en n’abjurant rien de mes propos, déclarations, bulles, encycliques antérieurs, j’affirme que le préservatif n’est pas toujours l’instrument du Malin. Je l’affirme avec d’autant plus de véhémence que, quand je dis le contraire, personne ne me croit et que l’usage n’en faiblit pas. Aussi, chers frères, sœurs et autres, usez de cette chose avec tact et mesure, et priez !
Mais pourquoi, me demanderez-vous, cette inflexion dans mon discours ? Hélas, chers fidèles, j’ai noté, au sein de notre sainte Eglise, quelques…débordements de la part de ses serviteurs, débordements que je condamne pieusement et fermement. Afin d’éviter qu’ils ne contribuent à la propagation de maladies maudites, j’ai décidé d’autoriser les dits serviteurs à se préserver et à préserver leurs misérables partenaires. Nous bénirons Nous-même les outils du péché.
Amen.

Pour Monsieur Benoît : Jacques FRANCK 22 novembre 2010

Rencontre entre Nicolas Sarkozy et le pape Benoît XVI

Posted on : 09-10-2010 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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La prière du chanoine par Jacques Franck.

Au nom de la République française et en toute laïcité, Monsieur Nicolas, dont nul n’oubliera qu’il s’honore également du beau titre de chanoine de Saint-Jean de Latran, s’est rendu auprès de son ami Monsieur Benoît, de son métier pape au Vatican. Il souhaitait s’entretenir de la politique de la France avec ce haut personnage, dont la fibre démocratique et progressiste fait l’admiration de tous, surtout dans les milieux de la réaction universelle.
“Salut, mon pape ! Que la paix du Seigneur et la considération des gens de bien, ceux qui votent pour moi, ne cessent de t’accompagner !
-Ach ! chanoine de mon coeur ! A en juger par ta frimousse un peu plus sournoise que d’habitude, tu as quelque chose à me demander !
-On ne peut rien cacher à ta Sainteté, Pontifissime ! Voilà, je vais bientôt solliciter les suffrages sacrés de mon peuple afin de prolonger mon apostolat de cinq ans à la tête de sa destinée. Or le doute m’assaille. Nombre de tes ouailles, grand Benoît, me reprochent ma juste politique d’épuration ethnique à l’encontre des Roms et autres parasites de ma nation, fille aînée de ta Sainte Église. Fais un geste pour moi, vieillard aimé de Dieu !
-Ach ! mon cher fils ! Prions ensemble !”
Le chanoine s’agenouilla sur un prie-dieu tricolore orné du Sacré-coeur de Jésus et d’un bonnet phrygien, afin de marquer sa spécificité présidentielle. Il joignit les mains, ferma les yeux, et s’abîma en prière :
“Seigneur tout-puissant (un peu moins que moi quand-même), accorde-moi une faveur ! Rappelle tes fidèles, qui sont aussi mes électeurs, à leurs devoirs. J’entends par là, putain, qu’aucune voix catholique, apostolique et romaine ne doit me faire défaut le jour du scrutin. Si j’expulse des infidèles, si je fais travailler les paresseux et les paresseuses jusqu’à 62 et 67 ans, c’est pour leur bien, bordel ! Si je déploie un bouclier fiscal devant les riches, c’est pour les protéger des coups du sort ! Si je gâte mes banquiers, c’est par amour de ma patrie et de ses vraies valeurs ! Si je fais claquer mes sabres et cliqueter mes mitrailleuses en Afghanistan, je défends le monde libre et j’extirpe le terrorisme ! Je suis bon, grand Dieu, je suis très bon ! Alors, merde, fais ça pour moi, je saurai te renvoyer l’ascenseur ! Amen.”

Ému par une telle ferveur, le pape Benoît avala une gorgée de schnaps bénit. Puis, ach ! il intercéda auprès de son Patron pour le chanoine.

Jacques FRANCK 9 octobre 2010

Le voyage du Pape au Portugal

Posted on : 14-05-2010 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Monsieur Benoît et la misère par Jacques Franck.

Monsieur Benoît est un pape connu. A l’instar d’autres grands personnages, il déploie une compassion à géométrie variable.
Ayant appris que le peuple portugais est en butte à des difficultés, le saint homme se dit : “Ach! “Putain, j’y vais !”;
Il but un petit coup de schnaps, monta dans un aéroplane et descendit du ciel au Portugal. C’était pire que ce à quoi il s’attendait. Afin de préserver l’euro et de sauver les banques, on augmentait les impôts, on sabrait dans les salaires et les retraites, on contraignait le peuple – pas les riches, qui sont là-bas comme ailleurs le sel de la terre – à de durs sacrifices.

“Ach ! déclara le papissime, je vais arranger ça !”

Devant 500.000 personnes, chez la fameuse Vierge de Fatima, il tonna avec la dernière des vigueurs contre la légalisation de l’avortement et le mariage des homosexuels, causes bien connues de la misère universelle. Il dénonça d’une voix vibrante quoique légèrement chevrotante les forfaits et les abus liés au sexe (sauf dans la Sainte Eglise). Il appela les ouailles à la vertu et à la résignation.
Monsieur le pape Benoît avait bien mérité de la Commission Européenne.

Jacques FRANCK 14 mai 2010

Jésus, Pâques et Benoît XVI

Posted on : 23-03-2010 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Pâques par Jacques Franck.

Conformément à l’usage, Monsieur Jésus ne manqua pas de ressusciter le dimanche de Pâques. Une si vieille habitude commençait à le fatiguer. La répétition des miracles et des rites émoussait un peu plus chaque année une foi qui, à vrai dire, n’avait jamais vraiment brillé d’une ferveur comparable à celle de ses adorateurs et apparatchiks. Les cloches, les œufs, les poissons en chocolat ne l’émerveillaient plus. La pieuse agitation des prêtres, prélats et chanoines autour de ce miracle récurrent l’irritait. Surtout celle d’un des chanoines de Saint-Jean de Latran, dont l’arrogance, l’immodestie, l’autoritarisme, le mépris des pauvres allaient à l’encontre des principes pour lesquels lui, Jésus, avait milité dans sa vie active.

Mais une corvée lui pesait plus que tout. A peine sorti de son suaire, il devait faire une visite de politesse à Monsieur Benoît. Nous savons que ce vieillard au passé douteux exerçait le métier de pape, et qu’à ce titre il avait la haute main sur les affaires spirituelles des adeptes de Monsieur Jésus. Nous savons aussi qu’il en usait mal, et qu’il profitait de ce pouvoir pour se mêler de la vie intime de ses assujettis (et des autres) et édicter des préceptes et des interdits justement impopulaires chez les femmes et les hommes de son temps. Nous savons enfin que les deux hommes, le petit juif et le vieux teuton, ne s’aimaient guère.

” Ach !” dit Monsieur Benoît en avalant un petit coup de schnaps, “Te voilà de nouveau ! Tu viens encore répandre ta propagande rouge chez les naïfs et les exhorter à la désobéissance civique ! Ach ! Quand nous laisseras-tu faire régner la vraie religion, celle des seules valeurs qui comptent, l’obéissance, le mérite et la résignation des uns, la richesse des autres ?”,

” Putain !” rétorqua Monsieur Jésus, “C’est quoi, tes valeurs et celles de tes amis ? La misère, l’exploitation, la guerre, le chômage, les inégalités, la chasteté obligatoire – sauf pour les prêtres pédophiles – l’exaltation et la béatification des anciens nazis ? Et j’en passe ! Putain j’en ai marre, je démissionne ! ”

Et Monsieur Jésus se défroqua.

Jacques FRANCK 23 mars 2010

Eugenio Pacelli, dit Pie XII, le pape qui dérange

Posted on : 21-12-2009 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Le vénérable collaborateur par Jacques Franck.

Monsieur Benoît, pape d’une chrétienté qui se passerait bien d’un tel chef spirituel, se réveilla samedi matin en proie à une nostalgie inhabituelle. Une amertume remonta de son subconscient (et de son estomac : il avait un peu forcé sur la choucroute la veille).
“Ach ! Où est-elle ma belle jeunesse ? Il est donc passé, le joyeux temps où je défilais en bel uniforme noir, un beau brassard au bras droit, en chantant de mâles chants aryens. Ach ! Que sont mes amis devenus, comme disait mon chef l’Obersturmbannführer Rutebeuf ? Où sont-ils, les Hermann, les Josef, les Adolf et les Heinrich ? Où sont-ils, donc ? Ach ! Faute de pouvoir faire revivre ces braves, je vais frapper un grand coup (de goupillon) et magnifier la mémoire d’un de leurs plus dévoués amis ! Putain ! On va voir de quel bois je me chauffe ! Ach !”
Le Saint-Père n’eut pas à chercher bien loin. Il nourrissait une grande amitié posthume pour son prédécesseur Eugenio Pacelli, plus connu sous son nom de scène, Pie XII. Ce pontife exerça de 1939 à 1958.
En ces temps troublés, il ne manqua pas une occasion de manifester sa sympathie discrète mais active aux amis de Monsieur Benoît, alors gamin en culottes courtes de la Hitlerjugend. Jamais Eugenio ne hurla avec les loups de la démocratie. Jamais il ne protesta contre les exterminations des minorités non aryennes.
Un tel courage méritait bien une récompense. Et Monsieur Benoît, digne successeur de feu Monsieur Pie XII, éleva ce dernier à la dignité de Vénérable. Dernière étape avant la béatification.
Ach !

Jacques FRANCK, le 21 décembre 2009

La fête de l’Assomption célébrée par le Pape

Posted on : 13-08-2009 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Monsieur Benoît et le dogme par Jacques Franck.

Monsieur Benoît, en vacances, gara sa papamobile en double file devant le supermarché de Castelgandolfo où il avait coutume d’acheter ses saucisses et son schnaps. Le patron, en véritable enfant de Dieu, lui consentait une réduction propre à fidéliser sa clientèle. Il sortit en bénissant urbi et orbi vendeuses et caissières, ne vit pas un avis de contravention qu’une contractuelle laïque et impie avait glissé sous son essuie-glace pontifical, et s’abîma en méditations théologiques. “Grand Saint-Père, se dit-il (il respectait ses fonctions et ses titres au plus haut point), j’ai des problèmes avec la Vierge Marie. Chaque année, à l’approche du 15 août, c’est pareil. Cette femme, comme d’ailleurs toutes les femmes (il prit un air dégoûté), me complique la vie. (Il se signa, touchant son front, sa poitrine, ses deux épaules, et, furtivement et involontairement, sa braguette.)
Je suis obligé de clamer devant mes fidèles, comme vérité révélée, le dogme de l’Immaculée Conception. Certes, je n’y connais pas grand’chose en ce domaine, mais je ne vois pas très bien comment elle a pu s’y prendre! Parfois, les fidèles ricanent. Et samedi, je vais magnifier l’Assomption, encore un dogme ! (il but un petit coup de schnaps.) Ach ! C’est quoi, exactement, un dogme ? Je demanderais bien à mon bienheureux et omniscient fils le chanoine Nicolas, mais il batifole pieusement dans le Var et je ne veux pas le déranger.”
Monsieur Benoît médita un petit coup de plus. Puis, illuminé, il se frappa le front : “Putain ! Mais c’est bien sûr ! Je vais demander au Seigneur !”
Le Seigneur, dans sa Grandeur, daigna répondre à son Pontife :
“Grand Saint-Père, tu vieillis ! Tu oublies ce qu’on t’a enseigné au Séminaire. Un dogme, c’est la force de notre Sainte Eglise : l’obligation de croire à une authentique connerie !”

Jacques FRANCK, le 13 août 2009