Les Pâques du chanoine par Jacques Franck

Posted on : 26-04-2011 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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En ce beau week-end d’avril, Monsieur Nicolas, universellement connu comme président de la République et chanoine de Saint-Jean de Latran, grimpa avec sa suite dans un de ses aéroplanes. “Chauffeur, à Rome !” ordonna-t-il au commandant de bord. Conformément à son devoir d’obéissance et aux réglementations de la circulation aérienne, celui-ci obtempéra sans hésitation ni murmure. Moins de deux heures après, l’Airbus “Sarkoliner” posait ses roues sur une piste de Fiumicino.

Monsieur Nicolas avait rendez-vous avec son ami et homologue Monsieur Silvio, que les ennemis de la démocratie italienne appelaient Berlusconardo. Les deux seigneurs devaient discuter de la meilleure méthode pour repousser l’invasion de leur Europe par les Maures et les Sarrasins. Après un long débat, d’où il ressortait que la civilisation occidentale devait être protégée, Monsieur le président se dit soudain : “Putain de Dieu ! C’est Pâques ! J’allais oublier que, chef d’une nation laïque, je dois communier et me confesser !” Il se fit conduire au Vatican et sollicita un entretien avec son autre ami, Monsieur Benoît. La secrétaire, une charmante petite sœur de l’ordre de Sainte-Opercule à la cornette coquine, lui répondit avec un sourire aguichant : “Hélas, Monsieur, mon bien-aimé patron est surbooké, si vous désirez vous confesser, il va falloir vous inscrire sur une liste d’attente !” Monsieur Nicolas fit valoir son titre de chanoine. “Ah bon, rétorqua la mignonne, puisque vous êtes de la grande maison, c’est pas pareil !”
Une demi-heure après, il se retrouva face à Monsieur Benoît qui buvait une lichette de schnaps pour se maintenir en forme dans son confessionnal. Les deux amis tombèrent dans les bras l’un de l’autre, pour autant que la configuration du lieu le permettait.
-”Grand Saint-Père, je viens ouvrir à ta grandeur, à ta sainteté et à ta paternité mon âme d’enfant !
-Ach ! Chanoine de mon cœur, tu ne crois pas que tu en fais un peu trop, comme toujours ? Vas, je t’écoute.
A ce moment, une cloche de la basilique, reconnaissant le visiteur, sonna bling-bling. Monsieur Joseph but une gorgée de schnaps et en offrit à son client, qui refusa, il ne buvait jamais en se confessant;
-Papissime aimé, j’ai péché, mais c’est peu de choses en comparaison de mes bonnes actions.
Tu as forniqué, en dehors de tes devoirs sacrés envers Madame Carla, bénie soit-elle ?
-Euh..Non, mon pape. Pas trop.
Tu as tué ?
-Non, pas personnellement, mais je fais la guerre aux infidèles en Afghanistan !
-Ach, c’est bien. As-tu volé ?
-Saint-Benoît, les membres des saintes congrégations du CAC 40, du Fouquet’s et du MEDEF sont prêts à jurer que je n’en ai pas volé un seul.
Tu as menti ?
-Mon pontife, pas beaucoup plus que mes charges présidentielles ne m’y contraignent, et toujours pour la bonne cause, la mienne.
-Ach ! Péchés véniels que tout ça ! Maintenant, mon cher chanoine, raconte-moi un peu tes bienfaits. Il avala une gorgée de schnaps.
-Superpape, je fais tellement de bien à mon peuple que j’en rougirais si j’étais modeste.
Je veille, avec l’aide de mes coadjuteurs du gouvernement à ce que des revenus excessifs, un pouvoir d’achat disproportionné ne viennent pas corrompre la moralité des braves gens et appauvrir les riches. A l’évocation d’une telle abomination, les deux hommes se signèrent.
Luttant contre la paresse et l’accroissement des charges de mon patronat, j’ai allongé la durée du travail et obligé les fainéants à prendre leur retraite plus tard. Ça ne peut que faire du bien aux vieux de se remuer le cul au lieu de se dégrader le corps et l’âme à se reposer. Malheureusement, mon peuple ne l’a pas compris et les mauvais esprits ont osé manifester contre Moi. Tu te rends compte, Saint-Père, contre Moi ! Putain !
Je chasse des écoles sans dieu des milliers d’enseignants budgétivores qui bourrent d’inepties blasphématoires les âmes simples de ce peuple.
Je ferme des hôpitaux, je réduis le nombre des médecins et des infirmières, je ne fais plus rembourser des soi-disant médicaments. Les prétendus malades se porteraient beaucoup mieux s’ils faisaient confiance à la bonne nature, et pratiquaient, comme moi, un jogging qui ne coûterait rien à la collectivité.
Je suis un apôtre de la laïcité, la vraie, celle qui me reconnaît le droit, le devoir, même, de combattre les religions impures et de rejeter hors de mon royaume leurs adeptes, avec la collaboration de mes sous apôtres, Monsieur Guéant ou Monsieur Hortefeux.
Je me glorifie d’avoir tenté de purger ma belle France d’éléments incontrôlés ethniquement et socialement impurs, les Roms. Hélas, ils ont trouvé des défenseurs. Mes ouailles, pape adoré, ne sont pas parfaites.
Je reconnais avoir prêté en sous-main une oreille attentive aux justes propos de Madame Marine et m’en être parfois emparé, de crainte que cette garce perfide ne me mette en grande difficulté lors du renouvellement de mon mandat l’an prochain. Je prie humblement le Seigneur d’y mettre bon ordre.
-Ach ! Brave et bon chanoine, digne représentant de la fille aînée de mon église ! Je reconnais tes vertus et je t’accorde une absolution de première catégorie ! ” Il vida sa fiole de schnaps.

A ce moment, Monsieur Jésus Christ, qui venait justement de ressusciter, fit irruption dans le confessionnal en affichant une sainte colère.
“Nom de Dieu ! Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? Vous n’avez pas honte, tous les deux ? C’est comme ça que vous interprétez mes préceptes ! Allez, foutez-moi le camp d’ici !” Et il but un bon coup d’eau bénite.

Jacques FRANCK 23 avril 2011

Nicolas Sarkozy rend hommage aux forces vives de la Nation.

Posted on : 12-07-2010 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Le chanoine parle aux citoyens par Jacques Franck.

Le président de Saint-Jean de Latran et chanoine de la République française, en cette avant-veille de fête nationale, s’adressa à ses ouailles et administrés par le canal de Sa télévision :
“Chers fidèles, chers sujets, chers électeurs !
L’heure est grave. Ou plutôt elle le serait si, dans, dans votre aberration, vous cessiez de voir en Moi le sauveur suprême, le remède à tous vos maux. La France a peur. Elle a peur de me perdre. Aussi, putain, écoutez-moi bien et, démocratiquement, fermez vos oreilles à tout autre propos.
La crise économique que nous subissons, bien que chacun sache qu’elle est terminée grâce à Moi, exige des sacrifices de tous. Préparez-vous à un vaste et enthousiasmant mouvement de pauvreté patriotique ! Il sera demandé à chacun d’entre vous un effort : travaillez plus, gagnez moins, et, pour 10% d’entre vous, chômez plus et ne gagnez plus rien du tout
Consommez moins et apprenez les bénéfiques vertus de l’austérité ! Rejetez les conceptions jacobines et archaïques de l’enseignement pour tous ! Fuyez les enseignants budgétivores qui pervertissent les petites têtes blondes (ou crépues, je ne suis pas raciste) de vos enfants, et que nous nous employons à chasser !
Ne vous laissez pas aller à la paresse ! Moi et mes vizirs, nous allons vous permettre d’attendre au moins deux ans de plus, mais ce n’est qu’un début, avant de vous abîmer dans les effluves pernicieux d’une retraite qui n’est qu’incitation à la paresse, mère de tous les vices !
N’attendez-plus de l’État qu’il se substitue à vos responsabilités et vous protège contre les vicissitudes naturelles et, je dirais même,d’ordre divin qui vous accablent, comme la maladie, la misère, les accidents et incapacités divers ! Prenez-vous en main, bordel !
Vous, les agriculteurs, cessez de gémir, et pensez à vos ancêtres, ces paysans français, blanchis sous tous les harnais, et dont la pauvreté était historiquement un titre de gloire !
Je veux maintenant rendre hommage aux forces vives de la nation. Il ne vous sera demandé aucun sacrifice, car vous avez tout donné (ou plus exactement tout pris). Vous les banquiers, que je m’enorgueillis d’avoir sauvés par quelques malheureuses dizaines de milliards d’euros ! Vous les courageux syndicalistes du MEDEF, derrière votre chère patronne Madame Laurence ! Grâce à vous, notre cher pays n’est pas trop pollué par les démagogies des faux syndicalistes de salariés ! Vous, les héros du CAC 40, qui brandissez avec fierté (et bénéfices) le drapeau de la France sur le monde des Bourses des valeurs ! (Le chanoine essuya une larme furtive) Vous, Madame Liliane, à qui le dévouement à vos intérêts a valu un juste chèque de trente millions d’euros (à valoir sur le Trésor public).
Et vous, mes chers ministres, surtout vous, Monsieur Eric (pas le traître, l’autre) si injustement vilipendé pour avoir géré le budget du pays sans haine pour les riches !
Chers fidèles, chers sujets, chers électeurs, je ne terminerai pas ce discours sans un vibrant hommage au vrai mérite !
Je ne citerai que deux modestes exemples de promotions et distinctions récentes dues au seul mérite des leurs bénéficiaires, deux femmes bien de chez nous, je veux dire de notre monde :
Madame Florence – épouse de Monsieur Eric, mais ça n’a rien à voir – figure au conseil d’administration de la maison Hermès, spécialiste du luxe populaire, filiale de le grande et belle entreprise LVMH, de mon ami Monsieur Bernard, un homme laborieux.
Madame Bernadette, épouse de mon prédécesseur Monsieur Jacques, honore de son auguste et un peu sénile présence, le conseil d’administration du même LVMH. Bien sûr, ces deux travailleuses touchent de justes émoluments d’à peine quelques centaines de milliers d’euros.
Chers fidèles, sujets et électeurs, devant ces prémisses d’un renouveau de notre cher et beau pays, nous ne pouvons que crier notre espoir en des jours aussi beaux et aussi fructueux !”

Pour le chanoine Nicolas, Jacques FRANCK 12 juillet 2010

Fais quelque chose ma grosse louloute contre cette foutue canicule…

Posted on : 02-07-2010 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Le chanoine, la canicule et Madame Roselyne par Jacques Franck.

Le président de tous les bons Français et chanoine de Saint-Jean de Latran eut très chaud. La Cour attribua cette hyperthermie à l’ambiance délétère créée et entretenue par une opposition déloyale et aux mauvais sondages, truqués par des soi-disant politologues vendus à l’adversaire.
Le chanoine ne se satisfit pas de ces explications :
“Nom de Dieu, les Français m’aiment trop ! Je surfe sur un océan de popularité ! Si j’ai chaud, putain, tout le monde doit avoir chaud. Je décrète l’état de canicule!”
Il manda Madame Roselyne, sa vizire de la santé. Il lui fit un bizou appuyé, car elle aimait ça, et lui tint ces propos :
“Belle Angevine, toi qui as brillé dans l’éradication d’une grippe qui eût été grave si elle avait eu lieu ! Toi qui as superbement contribué, par ta présence et tes paroles, à la gloire et à l’honneur du football français en Afrique du Sud ! Toi dont s’enorgueillit le système de santé de notre pays ! Fais quelque chose, ma grosse louloute, contre cette foutue canicule qui ne va pas arranger mes affaires !”
“Ah ! Grand chanoine ! Tu t’adresses à la bonne personne ! Cette canicule, bordel, elle va trouver à qui parler ! Je m’en occupe avec la compétence que chacun me reconnaît !” L’assistance réprima mal un mouvement d’inquiétude.
Madame Roselyne se mit au travail :
Elle mobilisa les infirmières. Il n’y en avait plus, elle les avait supprimées.
Elle fit appel aux médecins. Elle n’en trouva pas, elle les avait chassés des hôpitaux.
Elle décida d’augmenter les lits dans les hôpitaux. Les lits n’existaient plus. Les hôpitaux non plus.
Elle réquisitionna les corbillards. Par miracle, ils n’avaient pas fait l’objet des plans de rigueur.
Mission accomplie. Madame Roselyne, une fois de plus, avait réussi.

Docteur Jacques FRANCK 2 juillet 2010

L’autorité de Nicolas Sarkozy face à ses ministres

Posted on : 16-04-2009 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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La révolte du petit personnel par Jacques Franck.

Les membres du gouvernement, en proie à je ne sais quelle bouffée délirante, se crurent ministres à part entière. Plus grave, ils clamèrent qu’ils étaient bons (aucun ne l’était). Pire, chacun ou presque se voulut encore plus ministre que les autres et revendiqua une promotion dans l’échelle des pouvoirs. Les savants politologues, experts, éditorialistes, mages et initiés gravitant dans les milieux bien informés attribuèrent ce remue-ménage à l’approche d’une échéance électorale importante, traditionnellement suivie d’un remaniement ministériel. Surtout si les hommes et femmes du président-chanoine se prennent une grande claque sur le museau, comme c’est probable.
Bref, les comploteurs grouillaient dans les septième et huitième arrondissements de Paris, sièges des vertus qui nous gouvernent.
Apprenant cette intolérable fronde, Monsieur le chanoine Nicolas, co-prince d’Andorre et président du Royaume de France, entra dans une rage terrible. Il convoqua les coupables et mit les choses au point : “Putain, qui commande ici ? Qui arrose les murs (clin d’œil méprisant à l’adresse des dames) ? Bande de nuls, vous vous prenez pour quoi, bordel ? Apprenez, minables, que c’est Moi qui vous ai engagés, que c’est Moi qui décide de tout, que c’est grâce à Moi que vous pouvez vous pavaner, que c’est Moi qui vous paie (mouvements divers du côté de Sainte Christine Lagarde tenancière des cordons de la bourse). Toi, la grande bringue, calme- toi ou gare à tes abattis !
Si j’entends encore une fois la moindre manifestation d’insubordination, je vous fous tous à la porte . Merde !”
La voix du chanoine avait l’accent de la sincérité. Il voulut joindre la geste à la parole et donner du poids à ses avertissements. Il saisit par le collet un obscur secrétaire d’Etat et lui cracha au visage “Qui t’a fait prince, connard, hein, qui t’a fait prince ?” Le connard, qui avait des lettres rétorqua bravement : “Et toi, qui t’a fait roi ?” ”
-”Qui m’a fait roi? Mais c’est Moi-même !”

Histoire presque vraie

Jacques FRANCK, le 16 avril 2009

Visite de Nicolas Sarkozy au Vatican

Posted on : 11-04-2009 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Le chanoine et le chameau (conte de Pâques) par Jacques Franck.

Ce dimanche 12 avril, le président chanoine Nicolas se rendit au Vatican pour saluer le patron du lieu et lui présenter une requête.
“-Révéré Benoîtissime, Pontife universel, polypape de mon cœur, en ce jour de Pâques, inonde-moi de ta science. Je veux faire quelque chose pour mon peuple, Surtout pour les pauvres riches, si éprouvés par les temps qui courent (les autres ont l’habitude) !
-Ach ! Illustre et aimé chanoine, écoute les paroles de notre regretté Seigneur Jésus-Christ : “Il est plus facile à un chameau (au besoin un dromadaire, plus répandu sous nos climats) d’entrer dans le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu !” (Saint Matthieu)
-Mais, mon bon pape, pourquoi faire passer un camélidé par le trou d’une aiguille ?
-Ach ! Chanoine, le meilleur de mes fils, plus cher encore que mon cher Silvio Berlusconi (tous deux se signèrent affectueusement), parce que c’est comme ça ! Va, je te bénis. Et n’oublie pas de transmettre mes civilités à Madame Carla !”

Monsieur Benoît raccompagna le chanoine à l’aéroport en papamobile.
De retour à l’Élysée, le chanoine Nicolas convoqua Sainte Christine Lagarde et lui rapporta les propos du Saint-Père. Elle réfléchit longuement, se procura un tout petit chameau et une très grande aiguille. C’était une femme industrieuse. Elle réussit l’opération préconisée jadis par feu Jésus et adressa par coursier les restes du chameau au président Nicolas.
“Miracolo !” s’écria le chanoine. Le voilà, le miracle de Pâques !”. Il s’agenouilla avec ferveur. Et, inspiré par ce signe du Seigneur, il prit deux pieuses décisions :
- On diminuerait le montant de l’Impôt sur la Fortune.
-On diminuerait aussi le taux de rémunération du Livret A des Caisses d’Epargne.
Les riches applaudirent. Les autres pas. L’équilibre divin était maintenu.

Jacques FRANCK, le 11 avril 2009

Droits d’auteur en hausse

Posted on : 04-02-2009 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Certaines phrases, prononcées par des grands de ce monde, méritent de figurer au patrimoine national, voire de l’humanité. Il serait sacrilège de les profaner par un usage inconsidéré.
Il en est ainsi de l’œuvre du chanoine-président, auteur de l’immortel “Casse-toi, pauv’con !”
Or un citoyen, lors d’un passage de Monsieur Nicolas dans une ville de la Mayenne, osa arborer une pancarte reproduisant la phrase historique. Il voulait sans doute manifester son admiration pour le concepteur.
La chose fut mal prise. Il passa au tribunal, qui lui infligea une amende de 30 Euros. probablement au titre de droits d’auteur non versés. La cause fut rejugée en appel. L’amende fut portée à 1000 Euros,
Rassurons-nous. En France, la création artistique est protégée.

Jacques FRANCK 4 février 2009