L’adieu au chanoine par Jacques Franck

Posted on : 22-04-2012 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

Mots-clefs :,

0

Depuis cinq années, j’interpelle régulièrement Monsieur Nicolas, élu Président de la République française par le suffrage universel (inattaquable mais susceptible de choix calamiteux).

Depuis cinq années, je n’omets pas, par respect de la vérité sinon par admiration pour le personnage, de rappeler son titre de chanoine de Saint Jean de Latran, octroyé par son ami le pape, Monsieur Benoît. J’aurais même tendance à privilégier cette dénomination dans mes rapports unilatéraux avec lui. Pourquoi ? Je n’en sais rien, mais il doit y avoir une raison.

Depuis cinq années, j’oublie rarement de souligner qu’il cumule constitutionnellement ces titres avec celui de coprince d’Andorre. Connaissant touristiquement ces charmantes vallées, je me demande ce qu’elles ont à y gagner. Elles tirent l’essentiel de leurs ressources du commerce détaxé des alcools et du tabac. Or Monsieur Nicolas ne boit pas et ne fume pas, du moins ostensiblement.

Depuis moins longtemps, il a été affublé par Monsieur Juan Carlos d’Espagne, d’une distinction plutôt marrante. Il est chevalier de la Toison d’Or;. Ce n’est pas donné à tout le monde et ça ne mange pas de pain.

Eh bien, je ne reproche rien de tout cela à Monsieur Nicolas. Rien. Mais :

Depuis cinq années, il a établi en France une monarchie à peine parlementaire. Il décide au gré de ses inspirations du moment et une majorité croupion de l’Assemblée Nationale entérine. Il règne et il gouverne. Ses ministres ne décident pas, ils appliquent et flattent.

Depuis cinq années, s’étant attribué les fonctions de super président, il s’exhibe sans la moindre réserve. A la moindre occasion ou même sans occasion, il accapare micros et caméras. Un fait divers tragique survient-il dans une province, il saute dans un jet, brûle quelques tonnes de kérosène, et se fait voir sur place, où il tonne médiatiquement qu’il va y mettre bon ordre et inventer une loi (qui ne voit le plus souvent jamais le jour). Il substitue le clinquant à la modestie démocratique et érige un bar snob des Champs Élysées en Palais de la République.

Depuis cinq années, il ne tient aucune de ses promesses au peuple. Il laisse le chômage s’accroître et le pouvoir d’achat décroître. Il sacrifie sans état d’âme la santé, l’éducation, la justice aux exigences de ses mandants de la haute finance et du grand patronat.

Depuis cinq années, il tient toutes ses promesses aux détenteurs des fortunes importantes, ceux qui comptent à ses yeux. Il les couvre d’un “bouclier fiscal” qui les autorise à se soustraire à leurs obligations envers la collectivité nationale. Il allège miséricordieusement l’Impôt de solidarité sur la fortune. Il se propose de réduire les cotisations sociales patronales. Il ne refuse rien aux animateurs du CAC 40, groupement populaire et philanthropique s’il en est. Il comble de joie cette indomptable syndicaliste, Madame Laurence Parisot., l’accorte bergère du MEDEF

Depuis cinq années, il traite bien mal les serviteurs de l’État, les fonctionnaires sans qui la machine ne pourrait pas tourner. Ses efforts tendent à en supprimer le plus possible. Comme un euro ne peut pas servir deux fois, il préfère le donner aux dirigeants des banques plutôt qu’aux postiers, infirmiers, agents des impôts, policiers. Et les enseignants : une grande “réforme” du quinquennat aura été d’éliminer des dizaines ou des centaines de milliers de professeurs et d’instituteurs. Et les enfants ? Ils se passeront de maîtres et n’en mourront pas.

Depuis cinq années, lui et ses comparses se gargarisent du mot “laïcité”. Mais à Rome et à Riyad , devant les hautes autorités religieuses du catholicisme et de l’Islam, il a proclamé la supériorité du prêtre sur l’enseignant.

Se défendant de tout comportement discriminatoire, il a dénoncé à Grenoble les Rom et gens du voyage comme délinquants et criminels, et engagé contre eux une véritable croisade.

Depuis cinq années, le chanoine Nicolas poursuit en Afghanistan une guerre initiée par ses prédécesseurs, qu’il ne peut pas gagner et qui a coûté la vie de dizaines de soldats français.

J’oublie évidemment d’autres griefs.

La perspective d’un second quinquennat, dont je ne vois pas pourquoi il serait meilleur que celui qui s’achève, m’incite à crier “Ça suffit comme ça !”

Je ne sais pas encore si ma voix et des millions d’autres seront entendues. Mais je n’aimerais pas continuer à tirer sur un bientôt ex-chanoine.

Je vais voter pour le Front de Gauche.

Alors je dis : “Adieu, Chanoine !” Pas au revoir.

21 avril 2012

jacques.franck1@free.fr

La chanteuse et le patriotisme par Jacques Franck

Posted on : 12-04-2012 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

Mots-clefs :, ,

0

Au nombre des grandes figures soutenant le chanoine Nicolas dans son combat contre les impies s’ajoute un fleuron de la jeunesse. “Tous les garçons et les filles” des années 60 feront certainement bloc derrière leur icône Françoise Hardy. Du moins ceux et celles qui se sentent douloureusement traumatisés par l’Impôt Solidarité Fortune. Ce qui, en fin de compte, ne doit pas faire beaucoup de monde.

La chanteuse, frappée dans ses œuvres vives par l’ISF sus mentionné et craignant de souffrir encore plus du chéquier par une défaite du chanoine, menace dans Paris Match de représailles redoutables. La grande et pauvre Françoise veut vendre son appartement parisien et risque de se retrouver à la rue (citation fidèle), sans un sou ou presque, malade et quasi septuagénaire. Je compatis, je compatis.

Ses plaintes vont droit au cœur des chômeurs, des mal logés, des innombrables familles qui ne bouclent plus leurs fins de mois et ne parviennent pas à se soigner.

Mais où je ne compatis plus, c’est quand la cerise déborde le gâteau. S’inspirant des émigrés fuyant la jeune République française en 1792, la chanteuse parle de quitter son pays, la France pour mettre ses sous à l’abri . Elle n’est pas la seule, ça ne la grandit pas pour autant.

Lorsque le patriotisme s’efface devant la préservation de la fortune, ma détermination de voter à gauche s’affirme et se conforte.

Jacques FRANCK Front de gauche 11 avril 2012

Le plébiscite du chanoine par Jacques Franck

Posted on : 11-03-2012 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

Mots-clefs :, ,

0

Contrairement à l’usage démocratique, Monsieur le candidat chanoine Nicolas transforme une élection constitutionnelle en plébiscite. Inspiré par un de ses lointains prédécesseurs (Napoléon le Petit), il ne demande pas aux Français de choisir leur futur président. Il les menace, s’il n’est pas élu, de disparaître. On frémit à l’évocation d’un tel abandon. “Votez pour moi ou je fais un malheur !’

Impressionné par cette perspective, j’ai réfléchi.

J’assume. Je vais aller au devant du malheur. Et j’espère bien trouver, sinon le bonheur, du moins un grand soulagement.

Jacques FRANCK 10 mars 2011

Le grand froid du chanoine par Jacques Franck

Posted on : 03-02-2012 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

Mots-clefs :, , , ,

0

En ce février 2012, le président-chanoine Nicolas fut saisi de forts frissons et ressentit un froid d’une intensité inhabituelle. Malgré sa nouvelle Toison d’or, don de Monsieur Juan Carlos, il grelottait
“Tu as encore pris du mal, mon poulet, tu te fatigues trop pour ton peuple, susurra la bonne Madame Carla. Je vais te préparer un grog !”
Mais le grog et le paracétamol n’y purent rien. Le froid qui transperçait le petit homme n’avait rien à voir avec la météo. C’était un froid de l’âme, indice d’une tristesse profonde, qui térébrait son cerveau et son cœur.
Pour la première fois, le chanoine doutait. Il ne doutait pas de lui, c’eût été inconcevable. Il doutait de son peuple, dont. la répugnante ingratitude se faisait jour au travers de sondages sacrilèges.
Il réunit les meilleurs de ses apparatchiks, Messieurs Copé, Fillon, Juppé, Mesdames Kosciusko-Morizet et Morano pour la touche comique. Il ne demanda pas conseil, car nul ne connaissait quoique ce soit mieux que lui. Il leur fit part des bonnes décisions qui sauveraient la situation et permettrait à la France de le garder :
On soulagerait la fine fleur de la nation, le patronat, des charges qui l’accablaient sous le prétexte de soigner les malades et d’aider les familles.
Comme il faut quand même assurer un minimum de protection, on compenserait le manque à gagner en imposant une taxe à tout le monde, majoritairement aux plus nombreux, c’est à dire les moins riches. Au nom de la solidarité et de la productivité.
Les apparatchiks applaudirent.
Le grand froid du chanoine se transforma en glaciation irréversible.

Jacques Franck 2 février 2012

Les vœux du chanoine par Jacques Franck

Posted on : 01-01-2012 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

Mots-clefs :, , , , ,

0

Mes chers compatriotes,

C’est peut-être la dernière fois, si les forces du mal l’emportent au printemps prochain, que vous bénéficiez de mes propos pastoraux, dont la clairvoyance égale la modestie. Oui, la France va mal. Elle va mal car elle risque de me perdre. Il vous faut mesurer, mes chers sujets, la profondeur du gouffre où vous précipiterait un bulletin sacrilège dans les urnes. Urnes qui appellent de tout leur cœur un vote en faveur du meilleur d’entre vous, c’est à dire Moi. Ah ! Leur cœur, je le connais, il a souvent battu à l’unisson du mien. Mes chers fidèles, ne laissez pas se dévoyer le myocarde de l’isoloir ! Ne donnez pas vos voix aux imposteurs qui les sollicitent ! Ne m’envoyez pas grossir les queues qui se pressent (si j’ose dire) devant les guichets du Pôle Emploi , Moi, un père de quatre enfants !
Le chômage, citoyens et concitoyens chéris, voilà la plaie qui nous ronge ! Voilà l’unique objet de mon ressentiment ! Au chômage je consacre l’essentiel de mes présidentiels efforts. Avec, j’ose le dire, des résultats dont peu de mes collègues pourraient se targuer. Grâce à mon opiniâtreté et à l’intelligence de ma gestion, le nombre de chômeurs dans notre beau et grand pays, atteint presque les trois millions. Aucun de mes prédécesseurs n’a marqué un tel score. Aucun de mes éventuels successeurs ne dépassera, sinon ce chiffre, du moins la cadence que j’ai impulsée pour y parvenir et dont je suis humblement fier.
Mais, téléspectateurs que j’aime, la crise y est bien pour quelque chose. Certes, certes, mais mon talent, que chacun se plait à reconnaître, a su donner à la crise le coup de pouce qui est la marque du génie. Oui, l’emploi est, depuis cinq ans, la plus présente de mes préoccupations. Surtout le mien. Je veillerai à ce que ça continue.
Dans la délicate conjoncture que je gère avec tant de succès, votre santé, patriotes et compatriotes de mon âme, est un souci constant. Un peuple qui va bien ne peut pas être un peuple malheureux. Or si j’en juge par l’état du premier des Français, nous marchons vers un avenir radieux. Pas le moindre rhume, aucun accident cérébral, pas la plus petite fracture du col de mon fémur, nulle hémorroïde ne viennent entacher mon dévouement à votre service. Et au mien.
Pourquoi, devant un bilan aussi positif, continuer à gaspiller nos précieux euros à soigner des maladies fictives ? Pourquoi payer des médecins qui ne servent à rien, des hôpitaux qui entretiennent la paresse, des médicaments nuisibles ? Bien sûr, je ne parle pas des chercheurs dévoués à la cause publique, comme mon excellent ami Servier, qui a su, contre vents et marées, doter notre peuple du Médiator, si injustement décrié.
Aussi inutiles soient-elles, ces fameuses prestations doivent être financées. Si je vous disais le contraire, je n’aurais même pas besoin de me présenter à vos suffrages, chers électeurs. Mais il serait injuste de faire payer le prix de vos petits bobos à l’élite de notre peuple, le patronat. Désormais ce seront les consommateurs, vous, Moi, qui alimenteront directement les caisses de l’assurance maladie, des retraites, des accidents du travail, de la maternité. Oui, chers malades, bien portants, vieilles et vieux, femmes enceintes, nourrissons et autres citoyens, ma TVA deviendra sociale, comme toute mon action.

Et l’Éducation, me direz-vous ? En fait, vous ne me direz rien car c’est Moi qui parle ici et personne d’autre, putain !
Eh bien, j’y pense et j’agis. Citez-moi un seul politicien qui aura autant réduit le nombre d’enseignants, fermé autant de classes. Les instituteurs budgétivores, les professeurs gauchistes, les enfants adeptes du smartphone et de la kalachnikov, les parents sans foi ni loi n’ont qu’à bien se tenir avec Moi, amis républicains ! Quand l’école est un nid à problèmes, je la ferme.
Sur l’Europe, juste un mot. Une information, presque un aveu. Un scoop : avec Angela, c’est du sérieux ! Quand elle m’appelle, je viens. Quand elle me siffle, j’accours. Quand elle me parle, j’écoute. Quand elle sourit, je me couche. Quand elle commande, la France obéit. Réjouissez-vous, chers Européens. Le couple France Allemagne prend en main votre futur. Si du moins vous me laissez faire, bordel !
Je ne terminerai pas ce message de vœux sans évoquer mes subordonnés, mon équipe de seconds couteaux, mes comparses surdoués. Monsieur Claude Guéant, qui assure votre sécurité et vous protège contre les malfrats et les immigrés non français. Monsieur Xavier Bertrand, mon vizir du travail et de la santé, qui m’aide si efficacement à démanteler et le travail et la santé. Madame Roselyne Bachelot, qui ne fait rien et qui le fait si bien. Madame Valérie Pécresse, apôtre du Budget, qui aux côtés de Monsieur François, pas le Fillon mais le Baroin, conduit notre économie vers les cimes. Et, mes chers admirateurs, ces trois phares de l’intelligence française, mes amis David Douillet, Frédéric Lefèvre, Nadine Morano ! Je n’oublie pas les autres, les Longuet, les Besson, les Wauquiez, les Juppé, les Kosciusko-Morizet, les Chatel, les Le Maire. Plus les nombreux secrétaires d’État, humbles fantassins d’une grande armée que, tous ensemble, nous mènerons à la victoire, putain !

Français, Françaises, hommes, femmes et autres, Moi, votre président, de surcroît chanoine de Saint-Jean de Latran et co-prince d’Andorre, je vous souhaite une année 2012 pleine de bonheur, c’est à dire de Moi !

Pour Nicolas Sarkozy,

Jacques FRANCK 1 janvier 2012

La primaire du chanoine par Jacques FRANCK

Posted on : 08-10-2011 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

Mots-clefs :, ,

0

Monsieur Nicolas, chanoine et président de son état, se considère comme candidat naturel à sa succession. Mais, animé par un puissant sentiment démocratique, il décide de se soumettre à l’épreuve des primaires. Il s’adonne à
une réflexion profonde et consulte ses premiers et seconds couteaux habituels. A l’unanimité, une seule candidature alternative est retenue : lui-même.
Néanmoins, il veut jouer le jeu et se soumettre directement au peuple. Discours publics et bains de foule renforceront sa crédibilité et le désigneront candidat sans réserve au poste suprême.
Deux jours consécutifs, il est acclamé par des dizaines de milliers de personnes.
Pas la moindre opposition. Putain, se dit-il, c’est gagné, les peuples sont avec moi.
Les peuples d’Erevan (Arménie) et de Tbilissi (Géorgie).
Désormais, il est inutile de faire campagne à Paris.

Jacques FRANCK