Le grand froid du chanoine par Jacques Franck

Posted on : 03-02-2012 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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En ce février 2012, le président-chanoine Nicolas fut saisi de forts frissons et ressentit un froid d’une intensité inhabituelle. Malgré sa nouvelle Toison d’or, don de Monsieur Juan Carlos, il grelottait
“Tu as encore pris du mal, mon poulet, tu te fatigues trop pour ton peuple, susurra la bonne Madame Carla. Je vais te préparer un grog !”
Mais le grog et le paracétamol n’y purent rien. Le froid qui transperçait le petit homme n’avait rien à voir avec la météo. C’était un froid de l’âme, indice d’une tristesse profonde, qui térébrait son cerveau et son cœur.
Pour la première fois, le chanoine doutait. Il ne doutait pas de lui, c’eût été inconcevable. Il doutait de son peuple, dont. la répugnante ingratitude se faisait jour au travers de sondages sacrilèges.
Il réunit les meilleurs de ses apparatchiks, Messieurs Copé, Fillon, Juppé, Mesdames Kosciusko-Morizet et Morano pour la touche comique. Il ne demanda pas conseil, car nul ne connaissait quoique ce soit mieux que lui. Il leur fit part des bonnes décisions qui sauveraient la situation et permettrait à la France de le garder :
On soulagerait la fine fleur de la nation, le patronat, des charges qui l’accablaient sous le prétexte de soigner les malades et d’aider les familles.
Comme il faut quand même assurer un minimum de protection, on compenserait le manque à gagner en imposant une taxe à tout le monde, majoritairement aux plus nombreux, c’est à dire les moins riches. Au nom de la solidarité et de la productivité.
Les apparatchiks applaudirent.
Le grand froid du chanoine se transforma en glaciation irréversible.

Jacques Franck 2 février 2012