Madame Michelle

Posted on : 13-01-2011 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Madame Michelle et l’aide humanitaire par Jacques Franck.

Le chanoine président des Français et des autres est un personnage chaleureux. Son sens de la solidarité est proverbial. Il n’abandonne jamais ses amis dans l’embarras.
Son collègue tunisien Monsieur Ben Ali, un démocrate admirable, connu pour son désintéressement et son dévouement à la cause de son peuple, connaît d’injustes soucis. Ce peuple montre ses signes de noire ingratitude. Manipulé par des terroristes, prétextant la misère, la faim, le chômage et dieu sait quelles
autres broutilles de cet acabit, il se livre à de coupables espiègleries telles que manifestations et grèves. Certains poussent la provocation jusqu’à se suicider par le feu.
Monsieur Ben Ali est triste. On ne l’aime pas assez. Il s’ouvre de son chagrin à son pote le chanoine. Celui-ci, ému, en parle à sa vizire des Affaires étrangères,
Madame Michelle, dite MAM, une femme de cœur et de raison. Elle puise dans sa sagesse et dans sa bonté. Elle en ramène la seule solution aux misères du monde, de la Tunisie notamment. La France, experte reconnue en sécurité, voire en répression, propose à Monsieur Ben Ali de mettre cordialement à sa disposition les moyens, techniques et personnels qui lui permettront de sécuriser ses ouvriers et étudiants. Ainsi elle aidera le peuple tunisien à fermer sa gueule.

Jacques FRANCK 13 janvier 2011

Le peuple est heureux

Posted on : 02-03-2009 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Les salariés sont heureux, ceux du moins qui le sont encore. Grâce à la maigreur de leurs bulletins de paye, ils contribuent au maintien d’un niveau de vie convenable pour les actionnaires. Ils font aussi plaisir à Madame Laurence, la sainte patronne des patrons, une si bonne personne. Si par malheur les dits actionnaires voyaient leurs justes rémunérations diminuer, les dits salariés bénéficieraient d’un plan social. Ils rejoindraient alors les chômeurs.
Les chômeurs sont heureux. Leur nombre augmentant de semaine en semaine, ils participent activement à la croissance du pays. Ils ne travaillent pas. On les considère avec compassion.
Les vieux retraités sont heureux. Ils sont payés à ne rien faire. Et puis ils ne sont pas morts jeunes. Ce n’est pas donné à tout le monde.
Les jeunes sont heureux. Evidemment, nombre d’entre eux n’ont pas d’emploi, mais ils ont la jeunesse. Et, en principe, l’avenir. On ne peut pas tout avoir.
Les malades sont heureux. Ils pourraient aller plus mal. Même dans ce cas, ils vont se faire soigner dans les hôpitaux, tant qu’il en reste et que Madame Roselyne n’aura pas mis bon ordre à cette prolifération d’institutions coûteuses.
Les médecins et les infirmières sont heureux. Ils existent encore.
Les enseignants sont heureux. Leurs jours sont comptés, mais en attendant ils ont la chance d’avoir Monsieur Xavier comme seigneur et maître.
Les Antillais sont heureux. Ils vivent au soleil. On les voit énormément à la télé. Ça flatte leur ego. Et l’esclavage est aboli.
Sous le règne de Monsieur Nicolas, chanoine de Saint Jean de Latran, co-prince d’Andorre (ce que l’on oublie trop souvent) et président de la République française, le peuple est heureux. Mais il est ingrat. Il ne le sait pas.
Il fera donc grève et ira manifester dans les rues des villes par millions, le 19 mars. Et j’irai aussi.

Jacques FRANCK 2 mars 2009

Le songe du chanoine

Posted on : 15-01-2009 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Ce soir-là, le président Nicolas était soucieux. Il se tournait et retournait sur la couche conjugale et élyséenne en proie à de sombres préoccupations. Il croyait que ses sujets se détachaient de lui, et les derniers sondages donnaient du poids à ses craintes. Vers une heure du matin, il réveilla sa femme : “Ma brave Carla, donne-Moi un somnifère ! (depuis quelque temps, il se parlait en majuscules)
-Tiens, mon poulet !”
Elle lui introduisit amoureusement dans les oreilles les écouteurs d’un lecteur MP3, où on avait enregistré l’intégrale de son dernier récital. Dès les premières notes, le chanoine s’endormit.
La vie redevint belle. Avec son secrétaire général Monsieur Claude, Madame Christine la Pieuse, celle de la Ville et des SDF (choisie pour ses accointances pontificales), le chef du protocole de l’Élysée, et un émissaire spécial de Monsieur Benoît du Vatican, Monsieur Nicolas prépara son sacre. Il pensait ainsi reconquérir auprès de son peuple l’amour, voire l’adoration qui lui étaient dûs. Madame Christine, celle de la Finance, débloqua les crédits. Monsieur Bernard, celui qui se croyait le grand vizir de la diplomatie, papillonna un peu entre Paris et Rome. Monsieur Eric, celui qui remplaçait Monsieur Brice, expulsa à tout hasard quelques indésirables.
Monsieur le président Nicolas récusa Reims comme lieu du sacre, cet endroit n’avait pas porté chance à Madame Ségolène. Il n’était pas superstitieux, mais on ne sait jamais.
Finalement, on choisit la basilique Saint-Jean de Latran à Rome, où l’impétrant occupait déjà les fonctions de chanoine honoraire.
La cérémonie fut superbe. Monsieur Nicolas, abandonnant son short de jogging, avait passé une cape en hermine sur un complet de Giorgio Armani. Monsieur Benoît, suivi de Monsieur Silvio Berlusconi (qui attendait son tour), s’avança vers lui, portant à bout de bras une couronne de chez Cartier.
“Ach ! Mon cher fils et estimé chanoine, je vais te faire le roi de la fille aînée de mon Eglise !
-Pas de ça, Benoît, s’écria le chanoine, Mon pouvoir ne vient que de Moi !”
Répétant le geste de feu Napoléon Premier lors de son propre sacre face au pape Pie VII, il se saisit de l’objet pour en ceindre son beau front.
La couronne, lui échappant des mains, tomba.

Le bruit réveilla le chanoine. Il vit alors le peuple, hérissé de drapeaux rouges, réclamant du travail, des salaires, de la démocratie. Et ça, ce n’était plus un songe.

Jacques FRANCK 15 janvier 2009