Voyage du pape en Grande-Bretagne
Posted on : 05-08-2010 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib
Mots-clefs :chanoine, Monsieur Benoît, Nicolas Sarkozy, Papamobile
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Le chanoine, le pape et le show-biz par Jacques Franck.
Le chanoine apprit que son ami et concurrent Monsieur Benoît, de son métier pape de la chrétienté, se préparait à une grande tournée en Grande Bretagne et en escomptait des bénéfices substantiels. En effet, toutes les prestations pontificales (messes, veillées, bénédictions, baptêmes, homélies, conversions, grands meetings) seraient payantes. La Papamobile serait même exemptée de taxes de stationnement et de péages.
“Putain ! se dit-il, voilà qui ferait bien mon affaire ! Je vais demander à ce vieux voyou comment il s’y prend !” Il ouvrit son portable et appela Monsieur Benoît sur sa ligne directe :
-“Salut, papissime aimé ! Que la paix du Seigneur soit avec toi !
-Elle l’est, brave chanoine, elle l’est ! Et toi, les affaires, ça boume ?
-Ah ! Les affaires, estimé Pontife de mes deux, les affaires, je n’en ai que trop sur le dos ! Mais ce n’est pas de ça que je veux t’entretenir, berger des fidèles et apôtre de la Banque du Saint-Esprit ! Une fois de plus, que ta pensée éclaire mon chemin, dis-moi comment tu fais pour rentabiliser ton voyage en tondant tes brebis ?
-Elementary, my dear Nicolas ! Tu prends un agent artistique, il s’occupe de tout ! Ciao, chanoine !”
Le lendemain, le chanoine de la République se rendit chez le personnage connu et efficace qui gérait la carrière de son ami Monsieur Johnny.
“Voilà, Monsieur l’Agent (artistique), j’ai besoin d’argent pour mes œuvres. Une tournée auprès de mon peuple me permettra de gâter un peu plus mes chers banquiers nécessiteux. Et puis, j’ai des frais. Tâchez moyen de m’arranger ça !”
Le professionnel réfléchit longuement, consulta les derniers sondages de popularité, prit sa calculette, hocha la tête et proféra :
“Hélas, mon pauvre chanoine, je ne peux rien pour vous. Qui en France paierait pour venir vous écouter ? Ils ne viennent déjà pas quand c’est gratuit. Tenez, je vais faire quelque chose : envoyez-moi votre femme, je lui trouverai peut-être un petit contrat.”
Le chanoine, dépité, se promit de se venger de l’ingratitude du peuple. Il y parviendra sûrement.
Jacques FRANCK 5 août 2010