Les chevaux par Jacques Franck

Posted on : 28-11-2011 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Au dix-neuvième siècle, un de mes ancêtres directs vendait des chevaux en Lorraine. Ce métier, ni très lucratif ni bien considéré, était l’apanage des juifs pauvres. Il ne se spécialisait pas dans le pur sang mais plutôt dans les canassons de labour et de trait.
Mon ancêtre n’avait pas de relations ni, probablement, beaucoup d’imagination. Il ne comptait pas dans sa clientèle de princes orientaux. Il n’a jamais exercé de hautes fonctions ministérielles. Sa modestie était telle qu’il n’aurait jamais songé à se présenter aux élections présidentielles.
Les temps ont changé. Monsieur Hervé Morin, candidat à la magistrature suprême, a un point commun avec mon ancêtre. Il vend des chevaux. Mais sa marchandise est d’essence supérieure. Il ne fait commerce que de chevaux de course, hautement titrés, vedettes des hippodromes les plus huppés. Sa clientèle est différente. Il traite avec des émirs de Dubaï et d’Abu Dhabi.
En outre, Monsieur Hervé a cumulé cette activité commerciale harassante avec le poste de ministre de la Défense du gouvernement de Monsieur Nicolas, chanoine de Saint-Jean de Latran, président bien connu.
Mon arrière grand-père n’aurait pas accepté de se prêter à ce genre de conflit d’intérêts.

Jacques FRANCK 28 novembre 2011.

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