Oui, la viande est un problème politique qui trouve sa place dans une campagne électorale. Sous deux aspects principaux  :

La production. Dans un pays aussi riche que le nôtre, quelle est la situation des éleveurs traditionnels ? Combien d’exploitations familiales sont-elles contraintes de disparaître ? Dans quelles conditions celles qui subsistent pourront-elles faire face à l’industrie de la barbaque et à l’importation de viandes extérieures dont il n’est pas certain que la qualité et le goût puissent de substituer à, par exemple, une pièce de Charollais ?

La consommation. Combien de familles, dans le contexte d’appauvrissement d’une majorité de Français, peuvent se nourrir de bonne viande  ?

Or les politiciens de droite et d’extrême droite ne font pas de la viande  une question sociale et économique.  Pour eux, halal ou pas.  Claude Guéant et Marine le Pen se foutent du communautarisme. A la limite, ça les arrangerait plutôt.  Mais  tout leur est bon pour lancer une attaque, oblique ou pas, contre les Musulmans.  C’est un problème de racisme et de xénophobie.

Et, dans la lancée, on voit d’autres bons esprits embrayer sur les “viandes confessionnelles” et l’abattage des bœufs. Monsieur Fillon y va de son grain de sel sur ces malheureux animaux. Et, cerise sur le gâteau, Monsieur Prasquier, patron du CRIF, rompt des lances pour la viande cachère, qui n’était même pas dans le coup.

Et nous, la vraie gauche ? Nous sommes opposés à tout communautarisme. Nous réclamons les moyens pour chacun de manger ce qu’il veut, et de ne pas être privé de viande. Nous sommes au côté des éleveurs et agriculteurs, qui ne veulent pas  voir leurs métiers dépérir, et ne doivent pas être l’enjeu de querelles idéologiques douteuses.

Jacques FRANCK   6 mars 2012