Madame Roselyne et la garde à vue

Posted on : 26-12-2008 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

Mots-clefs :

0

Les personnels hospitaliers (infirmières et médecins) travaillent dans des conditions matérielles et psychologiques dangereuses : insuffisance numérique, surmenage, surexploitation, réductions de crédits. Les plans de restructuration, de restrictions, de démantèlement des établissements publics de soins s’inscrivent dans une perspective générale de liquidation de toutes les activités non marchandes. Ils illustrent spectaculairement le programme gouvernemental. La rareté des accidents est dûe au dévouement et à la compétence de ces personnels. Soyons justes : les prédécesseurs du chanoine-président avaient déjà préparé le terrain.
L’accident survient, un enfant est mort. Le pouvoir et les médias se déchaînent. Avant tout début d’enquête médicale, judiciaire ou administrative, qui voit-on surgir devant les caméras de télévision ? Madame Roselyne en personne, celle qui se croit ministre de la Santé. Filmée sous son angle le plus avantageux, elle commente, juge, pontifie. Elle parle d’erreur humaine, jetant ainsi le discrédit sur une infirmière sans rien savoir. Réaction immédiate des “autorités” : garde à vue. Pas de Madame Roselyne, bien sûr. L’insuffisance ministérielle grave n’est pas un crime, ni même un délit (ça se saurait). Mais de l’infirmière qui aurait fait une erreur.
Il ne s’agit pas de sous-estimer le caractère dramatique de cet accident. Mais le traitement a priori répressif d’un événement n’est pas acceptable. Surtout si cet événement survient dans un contexte de destruction du tissu social.

Jacques FRANCK Médecin 26 décembre 2008

Write a comment