Le président-chanoine Nicolas a décidé, après s’être concerté avec lui-même, d’appliquer à la télévision le principe de rupture, en conséquence duquel tout ce qui ne porte pas sa signature doit disparaître, car marqué du sceau du Diable.
Première rupture : la décision est appliquée de plein droit avant de faire l’objet d’un vote ou d’un débat parlementaire. Elle entre en vigueur ce jour 5 janvier. Les sénateurs n’ont pas encore donné leur avis. Ils seront ravis de voir leurs conclusions appliquées avant même de s’être exprimées.
Seconde rupture, et de poids : la publicité, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, assurait l’indépendance financière aux chaînes publiques. Les quelques centaines de millions d’euros qu’elle représente iront se faire voir ailleurs. Chez les chaînes privées, de Messieurs Bouygues et consorts, par exemple. Les amis du chanoine ne seront pas frustrés. Quant aux chaînes publiques…
On en arrive à la troisième rupture : si elles veulent survivre, elles devront être bien sages. Monsieur Nicolas leur assure une totale indépendance à l’égard de tout ce qui n’est pas Lui. Dans sa sagesse, il nommera et révoquera le patron de France Télévision; A l’antenne, la seule vérité qui prévaudra sera celle du Pouvoir.

Mais est-ce bien là une rupture ? Non. C’est une rechute. Jusqu’en 1974, la télé et la radio émettaient sous le contrôle direct du gouvernement. En quelque sorte, “la voix de son maître”.
Des maîtres de cet acabit, nous n’en voulons plus.

Jacques FRANCK 5 janvier 2009