Je brûlais d’envie de ne pas regarder le chanoine Nicolas, hier soir 5 février, dans son one man show étayé par quatre journalistes choisis. J’ai donc zappé ce numéro, m’évitant ainsi des réactions allergiques ou cardio-vasculaires néfastes à mon âge.
Par contre, j’ai regardé le débat suivant la prestation. J’escomptais assister à une confrontation objective entre intervenants représentatifs de l’opinion en ses diverses composantes. En lice : quatre journalistes (pas les mêmes que précédemment), deux chanoinophiles et deux chanoinophobes. Deux politiciens, un UMP et un socialiste. Un syndicaliste, de FO. Pas un communiste, pas un membre de la CGT. J’ai mauvais esprit : l’objectivité, dès le départ, me parut boîteuse.
On parla beaucoup de la crise. A mon non-étonnement, aucun des sept invités de la chaîne de service public n’osa ou ne voulut en évoquer les causes. Je ne crois pas avoir entendu prononcer le mot “capitalisme”. Nul ne mentionna la surexploitation des salariés, la suraccumulation des capitaux, la spéculation boursière effrénée, l’argent utilisé à produire de l’argent plutôt que des biens, des services, du crédit. Je n’ai pas non plus, vu passer les subprimes US déclenchant la crise et jetant à la rue des millions de citoyens. Le rôle prédateur des grandes banques, l’avidité et l’égoïsme de leurs dirigeants sont restés en coulisse. Par contre, leur “utilité publique” et leur sauvetage par injections massives de capitaux par l’État ont été glorifiés par les deux journalistes de droite. Leurs collègues “de gauche”, quoique ne manquant pas de pugnacité, se sont contentés d’attaques assez superficielles contre la politique générale et la personnalité du chanoine-président.

Ce n’est pas comme ça que l’on mettra fin à cette politique d’exploitation et de pillage. Un mouvement populaire massif et uni, amplifiant celui du 29 janvier, sera plus efficace que les bavardages qui nous ont été infligés hier soir.

Jacques FRANCK 6 février 2009
Soixante-quinzième anniversaire d’une tentative d’émeute anti-républicaine ayant soudé les forces et partis de gauche et donné le coup d’envoi au Front Populaire)