Vive la grippe, vive la lune ! par Jacques Franck.

Fin juillet 2009, tout continue, rien ne s’arrange. Les privés d’emploi n’en trouvent pas, D’autres les rejoignent par épaisses cohortes. Les fermetures de sites industriels se poursuivent à bonne cadence.Des familles de plus en plus nombreuses ne peuvent pas partir en vacances La nourriture, le logement posent problèmes. Sous prétexte d’absence d’inflation et de baisse des prix – il n’y a que Madame Lagarde pour oser dire des trucs pareils – , on baisse le taux du livret A, seule épargne des petits revenus, à 1,25%. Les producteurs de lait sont poussés à la faillite, l’ensemble de la paysannerie risque de disparaître.
Le chanoine Nicolas, n’ayant probablement rien à dire au peuple, rompt avec la tradition républicaine de l’allocution présidentielle du 14 juillet. Par contre, il n’hésite pas à se rendre à Nice chez son pote Estrosi aux seules fins d’inaugurer un nouveau commissariat de police. Et, devoir conjugal oblige, il fait samedi soir un saut à New-York pour applaudir Madame Carla qui chante (en l’honneur de Nelson Mandela) au Rado City Music-Hall. Si on n’avait que ça à lui reprocher…
Mais il y a la grippe A H1N1. Ouvrez vos postes, il n’est question que de ça, ou presque. On suppute les ravages auxquels il faut s’attendre cet automne. On prévoit les mesures à prendre pour conjurer le fléau. Fort bien, ce n’est pas un médecin qui va critiquer ça. Mais la grippe est bien pratique pour masquer les autres réalités.
Et, cerise sur le gâteau, il y a la Lune. Il y a quarante ans, victoire extraordinaire de la technologie et de la guerre froide, les Américains ont planté leur drapeau sur notre satellite naturel. Bravo l’artiste. L’acte méritait et mérite encore l’admiration universelle. Le sujet est toujours générateur d’enthousiasme. Ici encore, quand on en parle, on ne parle pas d’autre chose. C’est trop, on finira par prendre la Lune en grippe.

Alors, la crise ? Non. La grippe et la Lune.

Jacques et Jeannine FRANCK le 21 juillet 2009