La France se réjouit d’avoir un grand ministre des Affaires Étrangères. Si elle en avait un autre, elle se réjouirait peut-être plus. Digne des meilleurs diplomates de notre histoire, Monsieur Bernard joint l’intelligence à l’esprit d’initiative, à l’originalité de sa pensée et à la largeur de ses vues. Avant de représenter le visage de notre pays au monde qui nous l’envie, Monsieur Bernard, ancien médecin (il n’y a pas de sot métier), faisait dans l’humanitaire et passait pour expert en droits de l’homme.

Probablement pour cette raison, son patron le chanoine-président a naguère jugé bon de le flanquer, à sa demande, d’une sous-ministre en charge de ces droits, Madame Rama.
Or le Talleyrand des temps modernes ne veut plus de sa comparse. Il déclare incompatible ces fameux droits de l’homme avec la politique extérieure de la France. Il désire cantonner Madame Yade dans la défense des droits de la femme et de l’enfant, catégories qu’il juge trop mineures pour nécessiter un poste officiel. Autrement dit, il la renvoie à ses fourneaux.
Et que dit leur maître à tous, le chanoine ? Avec la générosité que chacun lui reconnaît, il propose à la future ex-sous-ministre un siège au Parlement européen.

En cette période de crise et de misère accrue, on admirera le talent qui préside à la gestion des grandes affaires par nos princes.

Jacques FRANCK 11 décembre 2008