Chers camarades,

Nous assistons à un débordement d’union nationale, un foisonnement de bons sentiments, un cliquetis de sabres, juste avant un sifflement de missiles. Les dirigeants des pays capitalistes occidentaux (sauf l’Allemagne), oublient leurs compromissions récentes avec Kadhafi.
Sarkozy le recevait à l’Elysée, lui serrait affectueusement la main, et tentait, à Tripoli, de lui vendre des Rafale et des centrales nucléaires. Se découvrant une âme humanitaire, les chefs de la nouvelle “coalition” brûlent de porter assistance par le fer et le feu aux révolutionnaires libyens réprimés par le dictateur. S’ils sont si solidaires que ça avec les victimes de la violence, pourquoi n’interviennent-ils pas contre l’Arabie saoudite, qui massacre les démocrates de Bahreïn ? Et contre le pouvoir du Yémen, qui noie dans le sang son peuple révolté ? Pourquoi, en 2009, lorsque l’armée et l’aviation d’Israël pilonnaient la misérable population de Gaza, n’ont-ils pas bougé le petit doigt ?
L’opération mijotée par ces braves gens avec la bénédiction (relative) du Conseil de Sécurité est une escroquerie criminelle. A-t- on jamais vu la fine fleur militaire du capitalisme voler au secours d’une révolution populaire ? Ils n’aideront pas plus le peuple libyen à s’affranchir de son carcan qu’ils n’ont aidé le peuple irakien. Kadhafi subira peut-être le sort de Saddam Hussein, et après ?
Le pouvoir des pétroliers, des industriels, des banquiers régnera tranquillement, la misère aussi, les ingrédients du colonialisme seront réunis.
En attendant, de l’UMP au PS, tous applaudissent à la triste initiative d’un Sarkozy qui cherche par tous les moyens à redorer un blason défraîchi.
Nous, communistes, nous ne joindrons pas notre voix au chœur des nouveaux munichois. Nous dénoncerons cette guerre coloniale qui n’ose pas dire son nom.

Jacques FRANCK cellule Léon-lavoir Section du 17° PARIS