Le plan social

Posted on : 25-11-2008 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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L’Entreprise se trouvait en proie à des difficultés. Pourtant, le travail ne manquait pas. Les salariés étaient confortablement payés, en espèces et en nature. Ils semblaient satisfaits de leurs emplois et ne s’en plaignaient jamais. Les clients et les actionnaires (c’était les mêmes), eux, se plaignaient beaucoup. L’entreprise avait son siège principal dans le huitième arrondissement de Paris mais son activité s’exerçait en plusieurs sites décentralisés de la capitale suivant les spécialités.
De mois en mois, les performances de l’Entreprise s’enfonçaient dans la médiocrité. Les actionnaires et la clientèle manifestaient leur colère. Il n’était plus tolérable de supporter le mépris, l’avidité, l’arrogance de la trentaine de personnages qui faisaient si mal tourner la boîte.
Un jour, les soixante millions de clients et d’actionnaires qui subventionnaient l’Entreprise décidèrent de mettre un terme à cette catastrophe. S’en abstinrent toutefois quelques milliers de personnages qui, à l’abri de leur bouclier fiscal, se trouvaient bien de la situation.
Les représentants de la majorité du peuple, suivis d’une foule immense arborant des drapeaux CGT, FO, CFDT, PCF et autres pieuses organisations, se présentèrent chez le PDG, rue du Faubourg Saint-Honoré, au lieu dit “L’Élysée”. Ils signifièrent au locataire principal son expulsion et le licenciement de tous ses collaborateurs. Un plan social fut prestement élaboré, ménageant les intérêts de tous et assurant une reconversion immédiate en fonction des compétences (ou incompétences) de chacun.
-Le président Nicolas sera délocalisé à Rome, afin d’y exercer ses fonctions de chanoine à temps plein.
-Madame Christine (Lagarde) bénéficiera d’un stage d’arithmétique élémentaire dans une école du douzième arrondissement, près de Bercy où elle a tant nui.
-Madame Rachida ira se perfectionner dans l’art de la magistrature en balayant le tribunal d’instance de Chalon sur Saône. Elle sera toutefois autorisée à effectuer quelques vacations de mannequin auxiliaire chez Christian Dior.
-Madame Christine (Boutin), entrera au couvent.
-Monsieur Bernard (Kouchner) pose problème. Trop dépassé pour exercer la médecine, trop nul pour faire carrière dans la diplomatie, il sera condamné à passer le reste de ses jours en compagnie de son épouse, madame Christine (pas la même que les précédentes). Il aura le droit, vu ses antécédents dans l’humanitaire, de porter des sacs de riz sur l’épaule au profit des peuples émergents.
-Monsieur Xavier (Darcos) apprendra à changer les couches-culottes des petits enfants d’une maternelle.
-Madame Roselyne (Bachelot), ne sachant rien faire, ne fera rien.
- Même motif, même affectation pour Monsieur Jean-Louis (Borloo).
-Madame Fadela Amara enseignera la “glandouille” aux jeunes et aux vieux des banlieues.
-Monsieur Hervé (Morin), faux spécialiste des choses militaires, nettoiera les latrines des casernes
Enfin Madame Michelle (Alliot-Marie), elle, restera au Ministère de l’Intérieur, affectée à la circulation au coin du boulevard Haussmann et de la rue Lafayette.

Et le peuple ? il pourra enfin s’occuper de ses affaires.

Jacques FRANCK 25 novembre 2008