Les guerres et le chanoine par Jacques Franck

Posted on : 12-11-2011 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

Mots-clefs :, , , , , , ,

0

La première guerre mondiale résulta d’antagonismes multiples entre puissances capitalistes. Les véritables buts : la redistribution des territoires coloniaux et européens, l’accès aux matières premières, la recherche de débouchés pour
leurs économies, la maîtrise de la circulation des capitaux, la mainmise sur des zones et des itinéraires stratégiques On saupoudra le tout de patriotisme et on se massacra d’août 1914 à novembre 1918. La France gagna par KO technique, son adversaire s’effondrant avant elle. Il nous en coûta un million et demi de morts.
Chez nous, deux de mes oncles furent tués, trois autres et mon père furent gravement blessés. Ce ne fut pas une guerre en dentelles. Près d’un siècle plus tard,.elle marque encore des milliers de familles.
D’autres guerres suivirent, guerre mondiale et de libération, guerres coloniales et de domination, guerres soi-disant contre le terrorisme, guerres pour le pétrole, guerres pour le compte des amis américains.
Il est immoral et honteux d’assimiler ces conflits à la première boucherie mondiale et à la seconde. Le chanoine président de la République française souffre, dans sa modestie notoire, de ne pas être un chef de guerre. Aussi propose-t-il un amalgame entre les soldats “morts pour la France” et ceux, certes dignes de respect, tombés pour de bien tristes causes en Afghanistan et en Côte d’Ivoire. Pas en Libye : aucun militaire français n’est mort, seuls les habitants du
pays sont tombés. Pas pou la France évidemment.
La manipulation de l’héroïsme dans une perspective électorale est méprisable.
Ce chanoine n’est pas qualifié pour parler des combats des Français.

Jacques FRANCK 12 novembre 2011

Intervention française en Côte d’Ivoire

Posted on : 13-04-2011 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

Mots-clefs :, , , ,

0

Petit conte présidentiel par Jacques Franck.

En mai 2012, les Français votèrent pour s’affubler d’un Président de la République.
Au second tour, deux candidats restèrent en lice. Monsieur Jean-Maurice se réclamait de la gauche, toutes tendances confondues. Son programme, bien que timide, ne déplaisait pas au peuple, lassé des incartades et des mauvais coups de
son prédécesseur. Monsieur Nicolas était justement le prédécesseur en question.
Il représentait la droite, toutes les droites. De surcroît il se prévalait du beau titre de chanoine, que lui avait conféré son ami Monsieur Benoît, pape à Rome dans le civil.
Très content de son quinquennat, Monsieur Nicolas souhaitait remettre le couvert et compléter la liste de ses forfaits. Il comptait encore pas mal d’adeptes, qui se recrutaient parmi les bénéficiaires de ses générosités, les riches notamment.
Les électeurs choisirent Monsieur Jean-Maurice, qui recueillit 54% des suffrages.
Monsieur Nicolas dut se contenter de 46%. Il ne s’en contenta pas. Monsieur Jean-Maurice fut proclamé Président de la République française. Monsieur Nicolas contesta. Il chaussa ses talonnettes, grimpa sur une estrade, se racla longuement la gorge, réprima quelques mouvements involontaires de son joli minois et, faisant référence à un très ancien chef d’état, déclara : “Putain ! L’état, c’est moi !”
Il s’enferma dans son bunker de la rue du Faubourg Saint-Honoré avec son épouse Carla (qui se serait bien passée de cette publicité), son fils Jean, le phare des Hauts de Seine, et une bonne poignée de fidèles (Monsieur Frédéric Lefebvre, Madame Nadine Morano, des intelligences de haut niveau, Madame Roselyne Bachelot, dite la grosse Louloute, et d’autres d’acabit équivalent). Monsieur Claude Guéant lui fournit une escouade de protection, des sbires munis d’armes lourdes (pistolets 7,65, mitraillettes Sten, une ou deux kalachnikovs, un poignard malais).
L’affaire était grave. Les Parisiens se divisèrent en pro-Jean-Maurice et pro Nicolas. On se cassa un peu la gueule dans les rues de la capitale. Le président élu s’installa avec ses ministres à l’Hôtel Crillon, promu au rang de siège du gouvernement de la France. Les puissances étrangères grondèrent, reconnurent Monsieur Jean-Maurice comme seul interlocuteur. Avec d’autant plus de bonne volonté qu’elles n’avaient que trop connu Monsieur Nicolas.
Le Conseil de Sécurité fut saisi. Il élabora une résolution numéro 1980, enjoignant à la communauté internationale de faire ce qu’elle avait envie de faire. Sur mandat de l’ONU, la Côte d’Ivoire, grande amie de la France, envoya quelques commandos aguerris et une escadrille d’hélicoptères Gazelle armés de missiles.
Lorsque l’affaire fut mure, un bataillon de la Garde Républicaine fidèle au président Jean-Maurice attaqua le bunker de Monsieur Nicolas et le captura. Sans qu’à aucun moment les commandos ivoiriens aient mis les pieds dans un bureau ou un bunker de l’Elysée. Mais juste avant leurs hélicoptères avaient arrosé le lieu de missiles incendiaires.
Grâce à la solidarité internationale et aux vaillants Ivoiriens, la légalité républicaine fut rétablie en France.

Jacques FRANCK
13 avril 2011