Le temps des expulsions

Posted on : 17-03-2009 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Voici venir le temps des expulsions. C’est la jolie saison où les locataires en retard de loyers sont aimablement priés de déguerpir, le temps où les tables de cuisine, les lits, les télés s’accumulent sur les trottoirs. Le temps où les huissiers justifient leurs rémunérations. Une bonne âme, Madame Christine (la Pieuse), du haut de son ministère, gémit qu’il faut reloger les malheureux expulsés. Mais elle oublie de demander qu’on ne les expulse pas.
Il est un cas spécialement poignant. Dans le huitième arrondissement de Paris, un locataire de bonne foi, Monsieur Nicolas, chanoine de son état (entre autres occupations) n’a pas payé un euro de loyer depuis mai 2007. Certes, il occupe les lieux en bon père de famille, et les scandales qu’il provoque ne sont pas d’ordre locatif.
Il ne craint rien : ce modeste logis est attaché à ses fonctions, car il préside la République;. Il n’est pas expulsable, en principe, jusqu’en mai 2012, date d’expiration de son bail.
Mais il dépend de nous tous que son bail ne soit pas renouvelé. Il serait judicieux de s”y employer dès maintenant.

Jacques FRANCk 17 mars 2009

Le zèle de Brice

Posted on : 14-01-2009 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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C’est une vieille et honorable tradition. Notre pays donne généreusement l’asile aux “étrangers” chassés de chez eux par l’oppression, la misère, la famine, la maladie.
Rendons grâce à notre président-chanoine Nicolas d’avoir perfectionné le système. Avec la collaboration de son ami Brice, vizir de l’immigration et de l’expulsion, il a mis à la disposition de ces heureux mortels des résidences à eux réservés, appelés “centres de rétention”. Pour y être admis, il suffit de ne pas être français et de ne pas avoir tous ses papiers en règle (on a toutefois le droit de payer des impôts et des cotisations sociales). Bien que ce privilège ne figure pas dans les règlements, on augmente ses chances si la couleur de peau a une nuance d’exotisme. On accepte même les enfants en bas âge ou scolarisés. Le séjour débouche souvent sur un voyage en avion, aller simple vers le pays natal, menottes aux poignets.
Probablement afin de rentabiliser les installations – et de ne pas chagriner inutilement les xénophobes – il importe de veiller au remplissage régulier des centres. Autrement, ce n’est pas la peine d’en construire. Le chanoine, joignant comme d’habitude la compassion à un sens judicieux de la gestion, a fixé à 25.000 par an le nombre des bénéficiaires à bouter hors de France. Monsieur Brice, zélé, se targue d’en avoir expulsé près de 30.000. Il a su reculer les limites de la honte.
En récompense, il va monter en grade et devenir vizir du Travail.
Les travailleurs seront bien inspirés, avec un ministre comme celui-là, de ne pas laisser leur vigilance s’endormir.

Jacques FRANCK 14 janvier 2009