Le Pen et le poète par Jacques Franck

Posted on : 21-02-2012 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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“Il faut se séparer des juifs en bloc et ne pas garder les petits” !

Ce morceau d’anthologie du poète Robert Brasillach date du 25 octobre 1942. Il n’en est pas resté là et a su compléter son œuvre avec efficacité. Une efficacité sanglante. Jusqu’à la fin de l’Occupation, dans les colonnes du journal nazi Je suis partout, cet humaniste alla au bout de sa pensée, dénonçant les juifs et les envoyant à l’assassinat. Jugé comme criminel, il fut exécuté en février 1945. Depuis, tout ce que le pays compte comme nostalgiques de l’antisémitisme, de la collaboration, du fascisme honore et vénère Brasillach en héros et en victime. On exalte son talent littéraire Au fond, Hitler était aussi peut-être un grand peintre.

Je ne m’étonne pas de voir émerger, parmi les fans de ce fleuron de la poésie de boue et de sang, Monsieur Jean-Marie le Pen soi-même. En voilà un qui ne change pas d’avis, qui affiche une fermeté sans faille dans son soutien aux causes les plus putrides. A Lille, au meeting de sa fille, il est une fois de plus resté fidèle à ses amours de jeunesse, et n’a pas manqué de faire l’apologie du défunt poète fasciste.

Sa fille Marine ne s’est évidemment pas démarquée des propos paternels en déclarant qu’il ne fallait pas confondre le poète et l’homme.

Une telle évocation jette ombre et discrédit sur un discours qui se veut populaire et n’est que populiste.

Jacques FRANCK 20 février 2012

Le Pen, RSF, la CIA et Robert Ménard

Posted on : 20-04-2011 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Le paladin de la Liberté par Jacques Franck.

S’il existe un vrai défenseur de toutes les libertés, un chevalier de la démocratie, c’est bien Robert Ménard. Ce combattant désintéressé ne supporte aucune atteinte à ce qu’il juge attentatoire au libre exercice des droits de l’Homme. Certains droits de certains hommes.
Jusqu’en septembre 2008, il était le patron de Reporters sans frontières. Rappel historique : en 1983, Reagan fondait le NED (National Endowment for Democracy), dont le but est la promotion et le financement de toute action politique ou médiatique s’inscrivant dans le prolongement des opérations confidentielles de la CIA. En 1985, le NED portait sur les fonds baptismaux et finançait l’ONG française Reporters sans frontières. But avoué ; la défense des journalistes partout où ils subissaient censure et oppression. But réel : attaquer tout ce qui semble s’opposer au leadership des USA, notamment Cuba, Chine, puis Venezuela, partis de gauche en occident. Sous couvert de défense des libertés. Et toujours dans le cadre tutélaire de la CIA.
En 2008, Ménard quitta RSF et trouva un bienfaiteur dont la démocratie n’était pas la préoccupation numéro 1. L’émir du Qatar sponsorisa à hauteur de 3 millions de dollars par an un centre d’accueil pour journalistes à Doha, dont le petit Robert fut (et est peut-être encore) le patron.
Entretemps, il n’a jamais abandonné le bon combat. Il réclama à cor et à cris en 2003 la libération de Maurice Papon. Il prit avec fougue la défense du raciste antisémite Dieudonné. Il vilipenda la loi Gayssot réprimant les publications négationnistes. A la suite de l’assassinat au Pakistan d’un journaliste américain, il invoqua en 2007 la légitimité de l’usage de la torture. Il n’hésita pas, en 2010 à se faire l’avocat de la peine de mort.
On se souvient de sa défense du Tibet en 2008, en lançant des actions de commandos dans Paris contre le passage de la flamme olympique.
Cerise sur un bien mauvais gâteau : fidèle envers lui-même, Robert Ménard fait la promotion de son livre Vive Le Pen ! Y compris en insultant une journaliste en direct sur l’antenne de France Inter.
Robert Ménard n’est pas le paladin de la liberté, mais le spadassin de la pire réaction.

Jacques FRANCK 20 avril 2011