L’Euro faim par Jacques Franck

Posted on : 23-09-2011 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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La Commission européenne est un organisme de bienfaisance. Son caractère démocratique est notoire, bien qu’elle ne soit  élue par  personne. Depuis le traité de Maastricht en 1992, aucun peuple ne lui a conféré le moindre pouvoir. Son patron, Monsieur José Manuel Barroso, désigné par le Parlement européen, nomme les membres de ce tout puissant aréopage. Les directives doivent être appliquées par tous les vrais Européens sans hésitation ni murmure. Elle veille à ce que rien ne vienne détourner le long fleuve tranquille d’une politique dictée par les intérêts du seul pouvoir qui compte, celui des Marchés.

Les économies des pays vacillent sous le poids de la spéculation, la finance est reine, les banques pourrissent sous l’effet de leurs propres crapuleries, les industries se délocalisent à la recherche de peuples plus pauvres et faciles à exploiter, la misère gagne, les très riches le deviennent encore plus, les systèmes de protection sociale se dégradent. La Commission européenne regarde  cela d’un œil bénin. Il ne lui incombe pas d’y remédier, on ne l’a pas  nommée pour ça.

Un vrai scandale survient. Les surplus alimentaires européens (ou leur équivalent en argent) sont affectés aux associations humanitaires. Ces perturbateurs (Restos du cœur, Secours Populaire, Croix Rouge) tentent de remédier un peu à un fléau : la faim est une idée neuve en Europe. Pour la Commission, il importe d’y remédier. Pas à la faim, il y en a toujours eu, il y en aura  toujours. Mais au scandale, au détournement des biens communautaires au profit d’une poignée de crève- la -dalle. Sous l’influence des Allemands, qui ne sont pas partageux (même avec leurs propres pauvres), on trouve un tribunal. Il déclare illégale cette forme de solidarité. L’Europe n’est pas faite pour ça. A chaque état de se débrouiller avec ses affamés.

Bravo l’Europe ! Ses institutions montrent leur vrai visage.

Il nous appartient de combattre, en Europe et dans notre pays, pour une société d’où la misère et la faim seront bannies. Et l’exploitation  capitaliste aussi.

Jacques FRANCK   23 septembre 2011

Le vote irlandais sur le traité de Lisbonne

Posted on : 05-10-2009 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Le vieillard et la démocratie par Jacques Franck.

Evocation cauchemardesque ce matin sur France-Inter. J’entends ressurgir du fin fond de l’Histoire contemporaine la voix chevrotante d’un sépulcre blanchi. Monsieur Valéry Giscard d’Estaing, car c’est lui, est un ancien Président de la République, de consternante mémoire. Oui, je sais, on a fait aussi bien, peut-être même pire, avec l’avènement du chanoine actuel. Mais ça n’exonère pas le nobliau auvergnat de ses forfaits passés et présents. Notamment en matière de construction européenne : il fut le père malheureux d’un projet de constitution rejeté en mai 2005 par 55% des électeurs français.
Or Monsieur Valéry, se rengorgeant du vote des Irlandais contraints de se dédire sous une pression économique et médiatique sans précédent, glissa cette petite phrase : “Rien n’empêche un peuple de voter une seconde fois.” Sous-entendu : si son vote ne me plaît pas. Il ajouta qu’il l’avait discrètement proposé en juin 2005. Bravo, l’apôtre de la démocratie !
Si on appliquait le principe de Giscard aux différents scrutins, on verrait des choses curieuses. Par exemple, le Traité de Maastricht, fondateur d’une Union Européenne boîteuse et adopté par 51% des Français, aurait été rejeté au deuxième acte. On peut étendre l’interprétation à l’infini.
La vraie question n’a rien à voir avec les vaticinations d’un vieillard nostalgique. La vraie perspective est le combat politique pour une Europe des peuples et pas des groupes financiers.

Jacques FRANCK le 5 octobre 2009