La déchéance par Jacques Franck.
Le 16 juillet 1940, le gouvernement de Vichy n’avait pas un mois. Une de ses premières mesures a été la loi sur les dénaturalisations. Sur 150.000 citoyens ayant acquis la nationalité française depuis 1927, 15.000 en furent déchus. Dont 6000 juifs. L’exclusion basée sur l’appartenance à un groupe ne s’était jamais produite. On pensait qu’elle ne se reproduirait jamais. Pétain ne ferait pas d’émules.
On se trompait.
Bien sûr, on ne va pas assimiler les pratiquants de la polygamie à une collectivité persécutée, religieuse ou autre. Mais lorsque Messieurs Hortefeux et Besson, frères jumeaux en sarkozysme, brandissent imprudemment contre eux la menace de dénaturalisation, ils ne visent pas les quelques centaines de polygames de France. C’est l’ensemble d’une communauté qui est l’objet de la menace. Ils n’ont rien inventé, ils ont relu l’histoire de Vichy. Comme par hasard, la légitimation d’une déchéance collective de la citoyenneté s’inscrit admirablement dans les projets présidentiels d’interdiction du voile. Et dans la préparation d’une nouvelle guerre de religions, masquant les réalités économiques et sociales.
Où est la déchéance ?
Jacques FRANCK 27 avril 2010
Le charter du Père Noël par Jacques Franck.
Particulièrement satisfait des services de son ministre de l’Identité Nationale, la chanoine-président le convoqua en son Palais de l’Élysée. Monsieur Besson s’y rendit ventre à terre. Car on ne fait pas attendre un homme qui vous a tiré du néant politique originel pour faire de vous un personnage aussi nuisible.
“Eric, je suis content de toi. Tu as compris et appliqué Ma pensée. La juste notion d’identité nationale s’est emparée de Mon peuple. Nous pouvons désormais séparer le bon grain des vrais Français de l’ivraie qui vient d’ailleurs. En récompense de tes bons et loyaux services, je te fais Père Noël de l’année !” Il lui pinça l’oreille.
L’assistance tiqua un peu sur le mot “loyaux”, qualificatif qui convenait aussi bien à Monsieur Besson que l’Ordre du Mérite à un rat d’égout.
“Grand chanoine notre maître à tous, je te remercie et vais te prouver que ta confiance est aussi bien placée que les économies d’un honnête homme sur les valeurs du CAC 40. En tant que Père Noël nouvellement promu, je vais compléter ton œuvre de purification nationale en éliminant de notre fière communauté les éléments exogènes qui la parasitent et la corrompent. Désormais, nous resterons entre authentiques Français de souche. Gardes, faites avancer le charter !”
Entouré de gendarmes et de CRS, un Boeing 747 prit place devant l’élite de la nation. Le nouveau Père Noël appela les élus (plus exactement les expulsés) :
-Monsieur Bernard, ministre des Affaires étrangères, votre grand-père était letton et votre femme est belge ! Embarquez !
-Madame Fadela, vous êtes née à Clermont-Ferrand, mais votre ascendance n’est pas française pure laine ! Embarquez !
-Madame Yade, à l’évidence vos ancêtres n’étaient pas gaulois ! Embarquez !
-Madame Rachida, bien que bourguignonne, votre généalogie ne fleure pas le terroir ! Embarquez !
-Madame Carla, vous êtes italienne et votre mari est d’origine hongroise! Ermbarquez !
-Et vous, honoré chanoine-président, Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa, vous ne pouvez pas prétendre à des racines bien de chez nous. Et votre épouse est italienne ! Embarquez ! Mais pour vous, ce sera en première classe.
Jacques FRANCK 23 décembre 2009