Le plan de sauvetage de la zone euro

Posted on : 11-05-2010 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Le chanoine, la corbeille et les pieds d’un cheval par Jacques Franck.

Non content de sauver quotidiennement la France, le chanoine-président Nicolas entreprit de sauver l’Europe. Ce continent était en proie à une de ces turbulences financières qui avaient pourtant le double avantage de conforter les marchés ( je ne parle pas de celui de la rue de Lévis ni de celui de la rue Mouffetard) et de ramener à la modestie des peuples insolents et revendicatifs.
Conscient de son rôle moteur dans la marche du monde, il réunit ses acolytes et comparses à Bruxelles, sortit son sabre de bois et le brandit contre les “spéculateurs”. Ceux-ci, qui avaient l’habitude, ne frémirent pas de terreur. Puis il cita, pour les connaisseurs, son lointain précurseur, Monsieur Charles, dit le Général, qui avait osé déclarer que “La politique de la France ne se fait pas à la corbeille !”
A l’évocation de cet antique ustensile qui faisait la grandeur de la Bourse avant que l’on inventât les batteries d’ordinateurs de la salle des marchés, le public rit très fort de cette naïveté : comme si la politique des états capitalistes pouvait se faire ailleurs !
Puis on prit des décisions salvatrices. Un nouveau fonds de solidarité et d’entraide et la Banque Centrale Européenne donneraient un coup de main aux nations en difficulté en leur prêtant de l’argent.
“Combien il en faudra ?” demanda un curieux
-Une paille, 750 milliards d’euros !” rétorqua le chanoine
-Et d’où ça viendra ?
-Mais de nos amis les banquiers, qui seront heureux d’y trouver leur juste compte !”

Le lendemain, le chanoine-président recevait les syndicats français. Entre autres sujets, on parla de la prime de 150 euros attribuée l’an dernier aux ménages les plus pauvres.
“Mes chers amis, mes bons amis, nous ne pourrons pas reconduire cette prime. Vous comprenez, 150 euros, ça ne se trouve pas sous les pieds d’un cheval !”

Jacques FRANCK 11 mai 2010