Les déclarations de Christian Jacob contre Dominique Strauss-Kahn

Posted on : 20-02-2011 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Les terroirs, les territoires, retour à Vichy par Jacques Franck.

Monsieur Christian Jacob est président du groupe UMP à l’Assemblée Nationale. Autrement dit, grand chef des godillots et féal inconditionnel du chanoine-président de la République. Natif du département de la Seine et Marne, il est enfant d’un terroir et d’un territoire précis, l’Ile de France, Appellation d’Origine Contrôlée.
Monsieur Dominique Strauss-Kahn, président du Fond Monétaire International, membre (tiède) du Parti Socialiste, se verrait bien président de la République l’an prochain. Natif du département de la Seine, il peut se prévaloir du même terroir et territoire que Monsieur Christian.
Or ce dernier lui dénie le droit de représenter la France qu’on aime, celle des fameux terroirs et territoires. Et pourquoi ? Monsieur Dominique n’est pas un paysan, répond Monsieur Christian, mentant comme un arracheur de dents pour ne pas afficher la vilenie de sa pensée..
Je suis trop vieux, j’ai trop connu la période où les Monsieur Christian de l’époque tenaient de semblables propos pour désigner aux tueurs les citoyens porteurs d’étoile jaune. Quels que soient leurs terroirs et territoires.
Mon père, natif du département de la Seine-et-Oise (même AOC que les précédents) subit ce sort.
Je reconnais en Monsieur Christian Jacob le stigmate indélébile des hommes de Vichy, le Vichy de Pétain et de Laval.

Jacques FRANCK (natif de Paris) 19 février 2011

L’honneur perdu d’un ex-maréchal

Posted on : 05-10-2010 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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L’honneur perdu d’un ex-maréchal par Jacques Franck.

En octobre 1940, mon père, ma mère et moi fûmes conviés à nous rendre au commissariat de police du dix-septième arrondissement de Paris, sis alors rue de l’Etoile. Il nous fut stipulé qu’en tant que juifs âgés de plus de quinze ans (je venais de les avoir), il nous fallait être déclarés, fichés, et marqués d’un sceau d’infamie sur nos cartes d’identité (JUIF). La mesure n’était pas dictée par l’occupant mais résultait d’une loi élaborée par le gouvernement présidé par Pétain à Vichy. Lequel prouvait ainsi qu’il lui restait une liberté de légiférer.
Depuis trois mois, dans ma famille comme dans d’autres, nous ne nous faisions aucune illusion sur la véritable personnalité de Pétain. Mais lorsque nous le définissions comme un fasciste et un traître, il se trouvait toujours un interlocuteur pour le défendre en le démarquant de son entourage de politiciens crapuleux. Lui, vainqueur de Verdun, grand patriote, ne pouvait être assimilé aux voyous nazis et aux antisémites qui faisaient la loi pour le compte de Hitler. Pétain résistait en sous-main, il protégeait les persécutés. On le présentait presque comme un ami des juifs, on le créditait d’une compassion discrète. Nous n’accordions pas la moindre valeur à ces propos lénifiants.
Lorsque mon père, ancien combattant de la première guerre mondiale, fut arrêté, interné à Drancy déporté et gazé à Sobibor en 1943, je n’eus aucun état d’âme à désigner Pétain au premier rang de ses assassins.
Quand, en août 1945, la Haute Cour de Justice le condamna à mort pour haute trahison, ma famille se réjouit de ce verdict. Qu’il fût exécuté ou non n’avait à mes yeux pas d’importance, l’essentiel était la reconnaissance du crime.
Bien des années après, j’ai considéré comme un affront infligé à la France les gestes d’un Président de la République – pourtant socialiste – qui fit fleurir la sépulture du vieux criminel. Ce geste fut effacé en 1995 par son successeur qui, le premier, dénonça le régime de Pétain pour ce qu’il était, le complice des massacres racistes hitlériens.
On découvre aujourd’hui la responsabilité directe, authentifiée par ses annotations manuscrites, de Pétain sur les premières lois antisémites françaises du temps de l’occupation. Bon. Mais en vérité il n’aura pas fallu soixante-dix années à la plupart de ses victimes pour voir en lui le premier des assassins.

Jacques FRANCK
fils de déporté ancien membre des Forces françaises de l’intérieur

La rafle du Vel d’Hiv sur France 2

Posted on : 10-03-2010 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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L’oubli ? par Jacques Franck.

Lundi 9 mars, France 2 nous a gratifiés d’une remarquable émission sur les rafles de juifs à Paris en juillet 1942, leur internement au Vel d’Hiv dans des conditions concentrationnaires abominables, les transferts à Drancy et Beaune la Rolande, l’arrachement des enfants à leurs parents, la brutalité des policiers et des gendarmes français. Et, au bout de l’horreur, l’assassinat massif dans les camps nazis de Pologne.
Outre les images d’archives et les extraits du film “La Rafle”, Marie Drucker, avec un remarquable talent, avait convoqué des survivants du drame, des témoins, des historiens, des descendants de victimes, des hommes politiques issus de familles persécutées (Pierre Moscovici et Jean-François Copé). Elle n’a rien oublié.
Rien ? Si. Dans l’émission, on fait allusion aux Parisiens qui ont prévenu et sauvé des juifs promis à l’arrestation. Fort bien, mais c’est un peu court. En 1941 et 1942 existaient des mouvements de Résistance à Paris, une Résistance même très active. Y compris et surtout dans les quartiers est de la capitale, les plus touchés par les rafles. Et précisément ces combattants qui défilaient à la barbe des occupants et des flics, qui distribuaient des tracts, qui prenaient la parole dans les marchés, qui s’attaquaient aux nazis, étaient surtout des jeunes juifs, communistes pour la plupart. Si les hommes de Pétain et Hitler ont enfermé 13.000 victimes au Vel’ d’Hiv’ et pas les 30.000 prévus, nos camarades héroïques y sont bien pour quelque chose…
Merci à France 2 et à Marie Drucker. Merci aux intervenants de l’émission.
Mais elle aurait gagné à tout dire.

Jacques FRANCK 10 mars 2010