Lettre à l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique par Jacques Franck.

Docteur et Madame Jacques FRANCK
89 rue Cardinet 75017 PARIS
Tél : 01 47 63 18 83
06 87 21 52 03
E-mail: jacques.franck1@free.fr

Paris, le 9 novembre 2010

Monsieur l’Ambassadeur,

Nous sommes des amis des Etats-Unis d’Amérique et avons effectué de nombreux voyages dans votre pays. Nous sommes aussi amateurs de littérature et de cinéma américains, et nous nous intéressons non seulement à la vie culturelle, mais aussi à la vie sociale et politique des USA.
Nous n’en sommes que plus à l’aise pour vous exprimer notre inquiétude. Nous savons que, dans une prison de Pennsylvanie, un accusé de meurtre dont tout laisse penser qu’il est innocent, Mumia Abu Jamal, attend depuis 29 ans une éventuelle exécution.
Comme vous ne l’ignorez pas, son procès a connu de nombreuses fluctuations et une décision fédérale avait conclu à la commutation de sa peine en incarcération à vie. Nous ne vous cachons pas qu’un tel verdict nous semble déjà à tout le moins inapproprié, compte tenu des faits qui parlent en faveur de son innocence.
Mais nous apprenons qu’une juridiction d’appel fédérale risque d’annuler cette décision et de conclure à l’exécution de Monsieur Mumia Abu Jamal.
Nous pensons que votre pays, au cas où une telle solution serait appliquée, tomberait dans les pires moments possibles de l’histoire d’un peuple.
Aussi nous vous adjurons de faire tout ce qui est au pouvoir de votre administration pour éviter ce qui serait, non un acte de justice, mais un meurtre.

En espérant que notre voix aura, avec d’innombrables autres, un écho, nous vous prions de croire, Monsieur l’Ambassadeur, à notre respectueuse considération.

Un âge pour la prison, un âge pour la manif par Jacques Franck.

Nous vivons sous un prince ami de la jeunesse. La responsabilité
des adolescents est enfin reconnue. Conscient de leur maturité, le
pouvoir, dans sa générosité, leur accorde le droit d’expier leurs
fautes, leurs délits, voire même leurs crimes à l’instar des grands.
Dès l’âge de treize ans, ils peuvent aller en prison comme vous et
moi.
Les étudiants et les lycéens sont justement inquiets pour l’avenir
de leurs parents et le leur. ils se joignent aux travailleurs qui
protestent contre la loi Sarkozy-Woerth. Ils craignent que le
chômage et les aléas de leur vie professionnelle ne repoussent à
l’infini le temps d’une retraite sans décote. Ils manifestent partout
avec leurs aînés.
Le gouvernement, ses séides et ses thuriféraires crient au
scandale. Monsieur Copé s’étouffe d’indignation. Madame Morano
vitupère. Madame Pécresse se pose en donneuse de leçons. Selon
ces démocrates, la place des jeunes n’est pas dans les rues où on
proteste. A leur âge, on ne fait pas de politique, on étudie, on obéit,
on tend l’échine.
Bref, on est bon pour la prison, mais pas pour la manif.

Jacques FRANCK 14 octobre 2010