Nicolas Sarkozy au salon de l’agriculture

Posted on : 08-03-2010 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Le chanoine à la ferme par Jacques Franck.

Monsieur Nicolas, chanoine de tous les Français, y compris même les paysans, résolut de se rapprocher du peuple de nos campagnes. Il avait appris que se tenait à Paris un soi-disant “Salon de l’Agriculture”. Il se souvint avoir naguère honoré cette foire de sa visite, et en avoir bien mal été récompensé par un quidam grossier refusant de lui faire allégeance. Ce fut là l’occasion de proférer une phrase historique qui contribua à sa réputation d’homme d’esprit (casse-toi, pauv’con !).
Des femmes et des hommes politiques, de Madame Marie-George à Monsieur Bertrand, se bousculaient tous les jours pour admirer les produits de l’élevage et du pâturage, boire du lait et du vin, manger des pommes et du saucisson, exposer aux exposants leurs solutions aux problèmes de leurs métiers. Pire : comme d’habitude, Monsieur Chirac, prédécesseur du chanoine, était venu parader sans même se faire insulter, acclamé par les gens et les bêtes. La provocation était flagrante. Il fallait frapper un grand coup.
De très bonne heure ce matin-là, le char présidentiel s’engouffra sur le site de cette exposition et le Président-chanoine en descendit. Il y avait foule pour le recevoir : quelques centaines d’agents de sécurité en uniforme et en civil, un service d’ordre renforcé, les hommes des Renseignements Généraux, des membres de l’UMP, des journalistes triés sur le volet, des micros et des caméras, instruments incontournables de l’exercice du pouvoir. Par contre, les visiteurs n’étaient pas encore arrivés et les agriculteurs dormaient encore.
Monsieur Nicolas jeta un œil bienveillant mais furtif sur les vaches et les tracteurs. Puis, flanqué de ses collaborateurs, il s’installa dans une salle éloignée et expliqua aux syndicalistes paysans comment il allait répondre aux questions qu’ils n’avaient pas le droit de lui poser, car il était pressé : la baisse tragique des revenus agricoles, la pauvreté croissante des petits agriculteurs, l’abandon de nos campagnes, la crise des produits laitiers, des fruits et légumes, la politique prédatrice des institutions européennes, la menace de reprise des terres par de gros agrariens, l’invasion de produits transgéniques d’origine américaine ou allemande, la réduction drastique de l’élevage au profit de certaines cultures, les bio-carburants, etc.
Chacun l’écouta, personne ne répondit, tous se retirèrent avec le sentiment que rien n’allait s’arranger.
Le chanoine-président, satisfait de lui, se dit qu’il était vraiment le sauveur de la paysannerie.

Jacques FRANCK le 6 mars 2010

Voyage de Nicolas Sarkozy en Afrique

Posted on : 26-02-2010 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Le chanoine en Afrique par Jacques Franck.

Le Président-chanoine Nicolas, co-prince d’Andorre et bienfaiteur auto-proclamé de l’humanité, se réveilla illuminé par une idée grandiose (il ne pouvait pas en avoir d’autres).Il passa une main protectrice sur l’aimable croupe de Madame Carla et lui enjoignit d’appeler le Maître des Écuries royales.
“-Ordonne-lui d’atteler immédiatement deux Airbus de fort calibre et deux Falcon 900. Je vais faire un petit tour chez ces bons nègres d’Afrique
-Oui, mon poulet. Mais fais attention de ne pas attraper de mauvaises maladies !”

Arrivé à Libreville, il s’adressa à la population, c’est à dire à Monsieur le Président du Gabon :
“Salut, Ali, fils de feu Omar. Ton père fut toujours l’ami dévoué de la France qui s’incarne en moi, et des flots de pétrole scellèrent cette amitié pendant les 42 années de son règne. C’est toi, Ali Bongo, qui reprends le flambeau, je devrais dire la torchère (il gloussa, satisfait de lui).. Sans moi, il est évident que ton peuple ne t’aurait jamais porté à la magistrature suprême, au pouvoir… total (il gloussa derechef). Et à propos de Total, je sais que tu es, sinon assez intelligent, du moins suffisamment corrompu pour reconnaître, dans cette grande institution, la source du bonheur de ton pays et la satisfaction des actionnaires du mien !”
Il pinça paternellement l’oreille du Président Ali, qui lui fit allégeance avec une ferveur apparemment désintéressée.

Accompagné par Monsieur Bernard, son vizir des Affaires Etrangères, et quelques dizaines de personnalités, journalistes, et thuriféraires, le chanoine s’envola pour Bamako. Le Président du Mali, Amadou Toumani Touré, venait justement d’obtenir la libération d’un otage français détenu par une bande de voyous intégristes. Le discours de Monsieur Nicolas fut, une fois de plus, magistral :
“Artisan de cette libération, avec accessoirement l’aide de mon ami et petit collègue Touré, j’affirme avec force la détermination de la France. Jamais elle ne laissera un de ses citoyens enfermé où que ce soit dans le monde sans réagir souverainement. Je précise toutefois que ça ne s’applique pas à Salah Hamouri, franco-palestinien, qui restera dans sa prison israélienne.
Et, mon cher Amadou, je ne terminerai pas cet hommage au Mali (et à moi) sans rappeler tout le bien que mon gouvernement répand sur ton pays. Par centaines et bientôt par milliers, des Maliens égarés en France sont ramenés dans leur mère-patrie par les charters de mon vizir Monsieur Eric Besson. Bien sûr, ils ne sont pas très contents. Mais je compte sur toi pour leur inculquer le sens de l’identité nationale qui leur fait défaut !”

L’escadrille présidentielle fit route vers Kigali, au Rwanda.
L’accueil fut différent. Le président Paul Kagame ne comptait pas parmi les obligés de la France et ça se voyait. C’est dommage car le chanoine Nicolas se surpassa :
“Cher Popaul, chers Huttus, chers Tutsis, chers génocidaires, chers génocidés ! Oui, je suis à vos côtés, je pleure avec vous les sept ou huit cents mille morts victimes du regrettable malentendu de 1994. Certes, la France aurait pu faire mieux, livrer à vos gouvernants d’alors plus de mitrailleuses, de canons, voire des chars et, pourquoi pas, des avions ! Une telle générosité vous aurait évité de faire usage de machettes et de coutelas, armes barbares et de faible rentabilité. Certes la France aurait pu sauver nombre d’entre vous, intervenir avec ses moyens pour mettre fin plus vite à ce malencontreux affrontement ! Mais quoi, mon cher Popaul, personne n’est parfait !
Il n’est pas trop tôt pour bien faire. Embrassons-nous et établissons entre nos deux grands pays des relations économiques fructueuses. Par exemple, vous nous vendez à prix d’ami votre uranium, et nous vous fournissons des centrales nucléaires de toute beauté. Mieux, tenez, les armes qui sont un élément primordial de votre culture, nous vous les procurerons ! Même les avions, oui, les avions, nous pourrons vous livrer des “Rafale” ! Asseyons-nous autour d’une table et concrétisons notre amitié séculaire !”
Monsieur Paul était un ingrat. Il refusa la main tendue.

Le chanoine, contrarié, regagna le foyer conjugal. “Alors, susurra Madame Carla, tu as fait un bon voyage, mon poulet ?”

Jacques FRANCK 25 février 2010

Visite de Sarkozy en Haïti

Posted on : 18-02-2010 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Le chanoine aux Antilles par Jacques Franck.

Le chanoine Nicolas, soucieux de marquer sa prépondérance dans le jeu politique mondial et de faire admirer sa grandeur d’âme auprès des populations éprouvées, débarqua à Haïti. Il ouvrit généreusement le portefeuille de la France et versa 325 millions d’euros destinés à la reconstruction de ce malheureux pays. Il rompit aussi quelques lances contre les tentatives – réelles – d’hégémonie du grand voisin aux dents longues tenant boutique à Washington.
A titre exceptionnel, je ne critiquerai pas le chanoine sur ce coup-là. Bien sûr, ça ne mange pas de pain, et en période électorale la moindre initiative un tant soit peu populaire est toujours bonne à prendre.
La suite fut moins éclatante. Une acolyte du chanoine, préposée aux affaires de l’Outre-Mer et d’origine guadeloupéenne, se répandit en propos d’une maladresse rare, même chez les vizirs du chanoine-président. Elle réclama vivement pour son île natale la totalité des crédits alloués aux Départements d’Outre-Mer. Tout pour la Guadeloupe, rien pour la Martinique, la Guyane, la Réunion !
Évidemment les luttes du peuple guadeloupéen en hiver 2009 ont attiré l’attention sur le degré d’exploitation et de misère qu’il subit. La sous-ministre, candidate aux régionales, en tient un large compte dans les élans démagogiques de sa campagne. Mais les autres peuples ex-colonisés ne sont pas mieux lotis. Leurs réactions au discours de l’acolyte sont empreintes d’une juste vigueur. Celles des démocrates “métropolitains” également.
Et que croyez-vous que fit le chanoine Nicolas devant l’incartade stupide de la dame ?
Il approuva.

Jacques FRANCK 18 février 2010

Roselyne Bachelot-Narquin aux Jeux de Vancouver

Posted on : 16-02-2010 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Madame Roselyne à Vancouver par Jacques Franck.

Monsieur Nicolas, Président de Saint-Jean de Latran et chanoine de tous les Français, était très occupé ce jour-là. Il tentait de mettre en œuvre la mission dont il avait investi son peuple : travailler plus longtemps pour gagner moins en reculant l’âge de la retraite, et ne plus travailler en ne gagnant rien du tout, en renvoyant les chômeurs en fin de droits à un néant dont lui-même n’aurait jamais dû sortir.
Il manda en son Palais une de ses plus capiteuses vizir(e)s et lui tint ces propos ;
“Belle Roselyne, toi dont les reliefs constituent les plus fermes piliers de la République, dans mon infinie bonté je t’ai pourvue de plusieurs couvre-chefs. Pendant quelques jours, tu déposeras au vestiaire de l’Elysée ta casquette de la Santé – et celle de nos compatriotes ne s’en portera que mieux. Tu coifferas celle des Sports, que l’on n’a d’ailleurs pas vue surplomber ton frais minois depuis quelque temps. Honneur dont tu mesureras l’ampleur, tu me remplaceras à Vancouver, chez nos petits cousins canadiens. Tu présideras en mon nom les ébats sportifs qui vont se dérouler sur les pentes neigeuses et les glaces glissantes de ce pays. Les athlètes (il gonfla ses pectoraux), les champions (il entreprit un petit jogging autour de son bureau), les chefs d’états (il caressa son écharpe tricolore), les journalistes (il cracha par terre) du monde entier verront ma personne au travers de la tienne. (Il leur faudra pour celà avoir un regard perçant). Allez, Roselyne, vole vers les cîmes ! J’ai dit.”
L’avion gouvernemental se posa lourdement sur une piste de l’aéroport de Vancouver. Madame Roselyne en sortit, enfila un anorak, chaussa une paire de skis et se dirigea vers le stade olympique où les personnalités locales l’accueillirent avec la courtoisie dûe à une dame de sa condition.
On vit alors à quel point une ministre de Monsieur Nicolas savait défendre les intérêts économiques de la France et de l’industrie pharmaceutique. Affichant un sourire commercial auquel nul ne pouvait résister, elle sortit de son bagage quelques millions de doses inutilisées de vaccin contre la grippe A H1N1 (sa spécialité). Elle les proposa aux dirigeants canadiens et à tous ceux qui étaient là. A prix d’ami.

Jacques FRANCK 15 février 2010

Sarkozy dénonce à Davos les dérives du capitalisme financier

Posted on : 28-01-2010 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Le chanoine rouge par Jacques Franck.

Effervescence dans les rues de Davos, petite ville populaire suisse, surnommée l’Aubervilliers des Grisons. La Twingo présidentielle se frayait un passage entre les Mercédès et les Bentley des délégués au Forum économique mondial. Sur son aile gauche flottait bravement le pavillon tricolore de la République française. L’aile droite arborait non moins bravement l’oriflamme de Saint-Jean de Latran.
Devant le Palais des Congrès, on vit sortir du véhicule un homme dont la grande taille apparente devait moins à l’ampleur de son charisme qu’à l’épaisseur de ses talonnettes.
Monsieur Nicolas – car c’était lui – monta à la tribune devant un parterre de grands chefs d’entreprises, de financiers, de trafiquants de haut vol, d’escrocs internationaux, de politiciens et de journalistes. Il s’éclaircit la voix, cracha discrètement, réprima quelques mouvements spasmodiques involontaires de son beau visage, et parla :
“Chers patrons, chers banquiers, chères crapules, chers riches, chers camarades ! C’en est bientôt fini de ce monde pourri où l’argent fait la loi ! Nous, vous et Moi,nous ne tolèrerons plus cet affligeant spectacle des spéculateurs qui accumulent des milliards dans leurs tours de la Défense, et je sais de quoi je parle (demandez plutôt à mon fils Jean, il la connaît, la Défense),qui les accumulent, dis-je, à côté de misérables chômeurs (ça, Jean, il ne connaît pas) qui peinent à fournir à leurs familles le caviar quotidien pour lequel nous nous battons tous ! (applaudissements mitigés dans la salle)
Nous n’accepterons plus, chers banquiers et banquières, que votre admirable vocation soit entachée par des petits voyous de traders qui se font gloire d’empocher des primes et des bonus qui, en toute équité, devraient revenir à vous, chers camarades banquiers, et à vous seuls !
Amis de la Bourse, oui, de toutes les Bourses du Monde libre (acclamations du public), vous êtes le moteur, je le sais, du progrès de l’Humanité ! Non, mes camarades, pas le journal de Monsieur le Hyaric (sifflets dans la salle), mais la seule qui vaille : la nôtre, la vôtre, la Mienne ! Grâce à vous, les citoyens du monde vibrent au diapason du CAC 40, du Dow Jones et autres vraies et seules valeurs !
Vous, les entrepreneurs (je ne parle pas des misérables petits patrons qui croupissent dans les marigots d’une micro-économie antédiluvienne), mais vous, les grands entrepreneurs, je vous aime, vous êtes le sel de la Terre, mais ne le clamez pas trop, vous risqueriez d’accréditer cette monstrueuse conception de la lutte des classes ! (frémissements dans la salle)
Enfin, chers camarades riches, restez-le et soyez-le encore plus !
Au travers de mon discours, vous comprenez tous que le capitalisme à l’ancienne est mort, et que nous devrons œuvrer, la main dans la main, à l’édification d’un nouveau capitalisme, plus moderne, plus beau et, surtout, plus rentable. D’ailleurs, chers amis et chers camarades, n’ai-je pas Moi-même donné l’exemple ? Qui vous a protégés, courageux riches, par un bouclier fiscal vous mettant à l’abri des administrations budgétivores ?
Qui, mes frères banquiers, vous a tendu une main secourable et quelques dizaines de milliards d’euros quand vos conneries et votre cupidité ont failli vous mettre sur la paille ? (murmures désapprobateurs chez les banquiers)
Enfin qui, héros de la libre entreprise, vous a fait cadeau d’une dizaine de milliards en supprimant l’immonde taxe professionnelle qui engraissait ces assistés des soi-disant collectivités locales ?
Ainsi donc, vous et Moi, nous allons nous séparer en chantant un hymne à la gloire du travail et du mérite !”

Le chanoine-président, fier du coup porté par ses propos au capitalisme dévoreur d’hommes, regagna ses modestes pénates à bord de sa Twingo puis de son Falcon.

Jacques FRANCK 28 janvier 2010

La Guyane et la Martinique votent pour leur statut

Posted on : 25-01-2010 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Le coup des DOM par Jacques Franck.

Les 9 et 23 janvier, les habitants de deux Départements d’Outre-Mer (Martinique et Guyane) ont voté pour leur statut.
La première fois, ils devaient choisir entre le maintien du statut actuel, identique à celui de l’ensemble des départements français, et un statut prenant en compte leurs spécificités et ouvrant la voie à une certaine autonomie. Une campagne de peur (crainte de perdre leurs avantages sociaux notamment) a obtenu les résultats escomptés ; le refus du changement a été largement majoritaire. Le pouvoir est tranquille, il n’a pas à redouter de turbulences autonomistes en Martinique et en Guyane (en principe).
Deuxième acte : les mêmes ont été amenés à se prononcer pour une assemblée unique dans chacun des deux départements, fusionnant conseil départemental et conseil régional. Avec un taux d’abstentions très élevé, la réponse va dans le sens souhaité. On remarquera que cette réforme recoupe exactement le projet de réforme des collectivités locales, élaboré par Monsieur Nicolas, le chanoine-président, destiné à casser le maillage administratif de la République. Les deux DOM ont servi de laboratoire. Bravo l’artiste.
Mais pourquoi avoir limité ce scrutin à deux départements seulement ? Réponse probable :
-La Guadeloupe, riche de ses mouvements revendicatifs et d’une implantation syndicale et politique puissante, aurait été certainement moins docile.
-La Réunion, plus marquée à gauche, dispose d’un Parti communiste fort de nombreux élus.
En fait, l’avenir de Départements d’Outre-mer dépendra de leurs peuples et de l’ensemble du peuple français, dans des perspectives démocratiques où le sarkozysme ne sera plus qu’un mauvais souvenir.

Jacques FRANCK 25 janvier 2010