Bonnet d’âne et démocratie par Jacques Franck

Posted on : 05-08-2011 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Que sont ces agences de notation, qui défraient la chronique, et dont les verdicts, apparemment sans appel, peuvent sonner le glas d’une nation (la Grèce par exemple) ?  S’agit-il-il d’une forme élaborée de la démocratie, d’un contrôle vertueux des peuples sur les écarts de gestion de leurs gouvernements ? Ont-elles pour effet l’amélioration du bonheur de ces peuples, l’accroissement de leur niveau de vie, leur protection contre les exactions des puissances de l’argent ?
Le croire serait pousser la naïveté bien loin. Les agences de notations, sont, chargées d’évaluer, pour les états et pour les entreprises, leur stricte conformité aux normes du capitalisme. D’où tiennent-elles leurs pouvoirs ? Précisément de ces puissances de l’argent, que l’on appelle pudiquement “les marchés”. En quel honneur ? En l’honneur que c’est comme ça. De quels moyens d’action disposent-elles ? Du témoignage de satisfaction pour les bons élèves, du bonnet d’âne pour les autres (la dégradation de leur note). En ce cas, on punit le peuple (réduction des dépenses publiques et des prestations sociales, taxations des pauvres, protection des riches). En d’autres termes, plans d’austérité et de rigueur.
Où est l’anomalie ? La souveraineté d’un pays dépend de groupements d’intérêts, et non de ses institutions démocratiques.
Aujourd’hui, 4 août, nous devrions fêter l’Abolition des privilèges en 1789. Pouvons-nous supporter ça, vivre dans la crainte du bonnet d’âne, et nous soumettre intégralement aux lois du marché ?
Jacques FRANCK   4 août 2011

Acadomia et la Fnac proposent des coffrets de soutien scolaire

Posted on : 31-08-2009 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Réjouissez-vous, braves gamins ! par Jacques Franck.

Réjouissez-vous et fourbissez vos cartables, vos cahiers, vos stylos, et les cartes bleues de vos parents. C’est la rentrée, sous la bienveillante houlette du chanoine Nicolas et de Monsieur Luc, son vizir de l’Education Nationale. Ils vont tenir leurs promesses et supprimer encore 13.500 postes d’enseignants, qui ne rapportent rien, n’amassent pas le moindre bonus,et sautent sans parachute, doré ou pas.
Mais réjouissez-vous, les grands de ce monde pensent à vous, les seuls qui vaillent, ceux qui assurent la prospérité de la Sainte Bourse (sauf quand elle se casse la gueule, ce qui ne saurait durer)
Vous avez besoin de soutien scolaire, vous devez développer vos capacités d’acquisition, il faut perfectionner votre anglais, vos maths, votre français ? La Fnac et Acadomia, pour la somme dérisoire de 300 euros, vous fourniront les “coffrets de la réussite”. Grâce à ces bienfaiteurs, vous surclasserez vos petits camarades dont les parents, pingres ou pauvres n’auront pas versé cette modeste obole.
Explications :
- La Fnac est une branche du groupe PPR (Pinault-Printemps-Redoute), un des principaux mastodontes de la grande distribution, scintillant au firmament du CAC 40..
- Acadomia, spécialiste de l’enseignement privé et du soutien scolaire à domicile, est une association philanthropique bien cotée en Bourse.
Conclusions : un large secteur du domaine de l’Education Nationale lui est arraché et offert aux maîtres de la finance. Il s’agit d’une privatisation masquée, entrant en concurrence avec le service public, et créant de fait une ségrégation entre les familles qui peuvent payer et celles qui ne le peuvent pas.
Ne vous réjouissez pas, braves parents d’élèves ! Avec la bénédiction du pouvoir en place, les grands de la Bourse ont un oeil fixé sur votre portefeuille !

Jacques et Jeannine FRANCK le 31 août 2009

Jésus, ses apôtres et le Saint Esprit

Posted on : 27-05-2009 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Le miracle de la Pentecôte par Jacques Franck.

Cinquante jours après son étonnante résurrection et dix jours après son arrivée aux côtés de Dieu, Jésus Christ s’ennuyait un peu. Ce brave jeune homme souhaitait se rendre utile. Son désir puisait sa légitimité dans la vision déplorable que lui offrait le monde. Les marchands du temple, qu’il avait dénoncés naguère, tenaient le haut du pavé. Ils s’étaient regroupés et organisés en bandes dites multinationales. Ils mettaient l’Europe (et pas seulement l’Europe) en coupe réglée. Se réclamant du droit à la concurrence libre et non faussée, ils imposaient leurs lois et s’attaquaient aux services publics qui fonctionnaient à la satisfaction du peuple. Ils introduisaient des loups dans toutes les bergeries, saignaient les plus faibles et appelaient ça l’économie de marché.
Ces prédateurs s’appuyaient sur des institutions crapuleuses, bizarrement désignées sous le nom de “Bourses des Valeurs”. Ils se livraient à l’extorsion des maigres biens des pauvres gens dans d’autres institutions dites “banques”. Ils entretenaient des complicités dans les hautes et basses sphères des états et ne craignaient même pas de faire appel à un chanoine dépravé pour couvrir et bénir leurs basses œuvres.
Sur sa terre natale, Jésus assistait avec chagrin à des brutalités et des persécutions exercées par un peuple contre un autre peuple.
“Bordel, se dit-il, bordel, (il s’abstenait de jurer le nom de Dieu et faisait appel à des locutions de suppléance) ça ne peut plus durer comme ça. Il faut que je parle au patron !”
Les deux hommes conférèrent. Ils décidèrent de mettre bon ordre au désordre. Jésus se souvint qu’il avait laissé sur la Terre une douzaine de copains, ses apôtres. Ils lui restaient dévoués et il les savait prêts à lui donner volontiers un bon coup de main. Mais comment les joindre ?
-”Putain, patron, j’ai une idée ! Et si on demandait au Saint Esprit de descendre ? Justement, il n’a rien à faire en ce moment, et mes potes seront contents d’avoir des nouvelles !
-Bingo ! dit Dieu.”
Le Saint Esprit, ravi de l’occasion, descendit sur Terre. Il réunit les apôtres de son ami Jésus. Conscient de l’urgence de la situation, il leur assigna une tâche, et les dispersa à travers les circonscriptions avec mission de porter partout la bonne parole. Ils s’en acquittèrent avec enthousiasme et partout, de Lille à Marseille, de Brest à Toulouse, de Paris à Strasbourg, de Cherbourg à Clermont-Ferrand, de Pau à Metz, de Rouen à Nice, ce ne fut qu’un cri :

LE 7 JUIN, VOTEZ POUR LE FRONT DE GAUCHE !

Jacques FRANCK, le 27 mai 2009