Acadomia et la Fnac proposent des coffrets de soutien scolaire

Posted on : 31-08-2009 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Réjouissez-vous, braves gamins ! par Jacques Franck.

Réjouissez-vous et fourbissez vos cartables, vos cahiers, vos stylos, et les cartes bleues de vos parents. C’est la rentrée, sous la bienveillante houlette du chanoine Nicolas et de Monsieur Luc, son vizir de l’Education Nationale. Ils vont tenir leurs promesses et supprimer encore 13.500 postes d’enseignants, qui ne rapportent rien, n’amassent pas le moindre bonus,et sautent sans parachute, doré ou pas.
Mais réjouissez-vous, les grands de ce monde pensent à vous, les seuls qui vaillent, ceux qui assurent la prospérité de la Sainte Bourse (sauf quand elle se casse la gueule, ce qui ne saurait durer)
Vous avez besoin de soutien scolaire, vous devez développer vos capacités d’acquisition, il faut perfectionner votre anglais, vos maths, votre français ? La Fnac et Acadomia, pour la somme dérisoire de 300 euros, vous fourniront les “coffrets de la réussite”. Grâce à ces bienfaiteurs, vous surclasserez vos petits camarades dont les parents, pingres ou pauvres n’auront pas versé cette modeste obole.
Explications :
- La Fnac est une branche du groupe PPR (Pinault-Printemps-Redoute), un des principaux mastodontes de la grande distribution, scintillant au firmament du CAC 40..
- Acadomia, spécialiste de l’enseignement privé et du soutien scolaire à domicile, est une association philanthropique bien cotée en Bourse.
Conclusions : un large secteur du domaine de l’Education Nationale lui est arraché et offert aux maîtres de la finance. Il s’agit d’une privatisation masquée, entrant en concurrence avec le service public, et créant de fait une ségrégation entre les familles qui peuvent payer et celles qui ne le peuvent pas.
Ne vous réjouissez pas, braves parents d’élèves ! Avec la bénédiction du pouvoir en place, les grands de la Bourse ont un oeil fixé sur votre portefeuille !

Jacques et Jeannine FRANCK le 31 août 2009

Le film “Home” de Yann Arthus-Bertrand

Posted on : 06-06-2009 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Je n’ai jamais tué le moindre ours blanc par Jacques Franck.

J’ai vu “Home”, le film de Yann Arthus-Bertrand. C’est un superbe document sur la Terre et les menaces qui pèsent sur elle. On ne peut que souscrire à son SOS sur notre avenir. Mais :
Je subodore une tendance moralisatrice et culpabilisante. Ou bien je n’ai rien compris, ou bien l’homme est dénoncé comme parasite et prédateur de la planète. Le développement de ses activités et le souci de son confort seraient les causes principales des dégradations de la nature. Le réchauffement du climat et la fonte des neiges seraient imputables à un modèle de consommation égoïste et, à la limite, criminel. C’est un peu bref comme interprétation, même si ça comporte une part de vérité.
Huit hommes sur dix consomment peu et mal. Ils ne profitent pas des ressources de la planète. Ils habitent en Afrique, en Asie, en Amérique latine Les deux autres vivent mieux. Ça ne les rend pas pour autant responsables des phénomènes présentés dans le film. Si je me lave les cheveux et les dents, si je conduis ma voiture, si je mange du bœuf, si j’allume le chauffage l’hiver, je n’affame aucune espèce animale, je ne fais pas fondre les neiges du Kilimandjaro. Je ne participe pas non plus à la misère des peuples du sud. Je refuse d’être stigmatisé.
Par contre, certaines formes d’exploitation des ressources naturelles et de transformations industrielles contribuent à ces dégradations. Sur ces responsabilités-là, le film est muet. Je m’attendais à la mise en accusation des énormes féodalités économiques et financières qui saccagent et défigurent notre environnement.Malheureusement rien sur les groupes agro-alimentaires (Monsanto, Nestlé par exemple). Rien sur les pétroliers (Total), pollueurs par cupidité de la terre et des mers. Rien sur les trusts de la sidérurgie (Mittal), qui détruisent les hommes par milliers et engraissent leurs actionnaires. Rien sur les géants du Bâtiment et des Travaux publics (Bouygues, Vinci), qui défigurent tous les sites qui leur tombent sous la main. Rien sur les banques et autres institutions financières, qui soumettent la vie des hommes à la loi de la rentabilité.
Yann Arthus-Bertrand ne pouvait pas dire ça. Pourquoi ? Son film est produit par un groupe commercial (Pinault-Printemps-Redoute). On ne tire pas sur ses alliés.
Dommage.

Jacques FRANCK, le 6 juin 2009