Pauvre Afrique

Posted on : 26-03-2009 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Ce continent a vu se succéder les pires calamités.
L’enlèvement de millions d’hommes et de femmes par les trafiquants d’esclaves l’a amputé, au cours des siècles d’une partie de ses forces vives. La colonisation par les puissances européennes l’a dépouillé de ses nombreuses richesses naturelles. Comme ça ne suffisait pas, ses citoyens (le mot ne reflète pas la réalité, ils n’étaient pas citoyens) sont allés se faire massacrer sur des champs de bataille où se jouaient des intérêts qui n’étaient pas les leurs. La décolonisation a été presque partout confisquée par des politiciens issus de ses peuples, arrivistes et corrompus. Le pillage des richesses s’est poursuivi, au profit de groupes industriels, miniers, agro-alimentaires, financiers des grands de ce monde.
L’Afrique est une chasse gardée du paludisme, du SIDA, de la tuberculose, de la malnutrition.
Aux malheurs s’ajoute l’outrage. Monsieur Nicolas, président de la République française, chanoine de Saint-jean de Latran, co-prince d’Andorre jette parfois un regard sur ce continent. En 2007, à Dakar, il a gravement offensé les Africains en les traitant pratiquement de bons à rien incultes et paresseux. Tout récemment, il a paternellement conseillé aux dirigeants de la RDC (République Démocratique du Congo), pays où sévit une de ces guerres qui font le bonheur des marchands d’armes, de partager leurs ressources avec leurs voisins et ennemis du Rwanda. Le conseil fut évidemment mal reçu. Ses destinataires prièrent le chanoine de se mêler de ses propres problèmes. Il paraît qu’il en a.
Sans rancune, le chanoine part en RDC (et deux ou trois autres pays du bonheur) pour évangéliser les populations et leurs chefs.
Après le séjour de Monsieur Benoît XVI au Cameroun, ça commence à faire beaucoup.
Pauvre Afrique.

Jacques FRANCK 26 mars 2009

Une femme près du peuple

Posted on : 19-03-2009 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Madame Laurence est une bien élégante personne. Au charme de ses parures elle ajoute la pertinence et la bonté de ses propos. Les classes laborieuses lui doivent cette appréciation, modèle de sagesse et de solidarité : “La vie est précaire. La santé est précaire. L’amour est précaire. Pourquoi le travail ne serait-il pas précaire ?”
Merci Madame Laurence. Je me permettrai d’ajouter : “Et si les fortunes étaient précaires ? Si la grande propriété était précaire ? Si le capitalisme était précaire ? Pourquoi pas ?”
Sur cette bonne parole, je vais m’empresser d’aller manifester de la Bastille à la Nation.
Contre Madame Laurence et son ami le chanoine Nicolas.

Jacques FRANCK 19 mars 2009

Le temps des expulsions

Posted on : 17-03-2009 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Voici venir le temps des expulsions. C’est la jolie saison où les locataires en retard de loyers sont aimablement priés de déguerpir, le temps où les tables de cuisine, les lits, les télés s’accumulent sur les trottoirs. Le temps où les huissiers justifient leurs rémunérations. Une bonne âme, Madame Christine (la Pieuse), du haut de son ministère, gémit qu’il faut reloger les malheureux expulsés. Mais elle oublie de demander qu’on ne les expulse pas.
Il est un cas spécialement poignant. Dans le huitième arrondissement de Paris, un locataire de bonne foi, Monsieur Nicolas, chanoine de son état (entre autres occupations) n’a pas payé un euro de loyer depuis mai 2007. Certes, il occupe les lieux en bon père de famille, et les scandales qu’il provoque ne sont pas d’ordre locatif.
Il ne craint rien : ce modeste logis est attaché à ses fonctions, car il préside la République;. Il n’est pas expulsable, en principe, jusqu’en mai 2012, date d’expiration de son bail.
Mais il dépend de nous tous que son bail ne soit pas renouvelé. Il serait judicieux de s”y employer dès maintenant.

Jacques FRANCk 17 mars 2009

Le sabre et la laisse (conte moral)

Posted on : 12-03-2009 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Feu le grand Charles aimait le sabre. C’est normal, il était général. Il affichait notamment un faible pour le sabre nucléaire, celui qui surpasse tous les autres.Comme il n’était pas outrageusement porté sur la guerre, il s’en servait avec modération, le faisant cliqueter dans des déserts où, en principe, il ne tuait personne. Mais ce peu était encore trop. Il eût mieux valu ne pas s’en servir du tout.
Feu le grand Charles n’aimait pas être tenu en laisse. Ce n’était pas la moindre de ses qualités. Il voulait garder son sabre nucléaire et les autres pour son usage exclusif, au seul service du pays qu’il honorait de sa paternelle tutelle (la France).
Or la France se trouvait précisément entravée par une laisse, nommée OTAN, alors aux mains de Monsieur Lyndon Johnson, un Américain pas bien tranquille. En 1966, le grand Charles secoua la laisse. Il déclara à Monsieur Lyndon qu’il était assez grand pour avoir le droit de s’ébrouer comme il l’entendait. Pour faire bonne mesure, il pria sur un ton qui ne souffrait pas la contestation les soldats et aviateurs américains qui vivaient (bien) en France de changer de terrain de camping. Ce qui fut fait.
Bien des années plus tard, le trône du grand Charles supportait les tristes fesses du petit chanoine Nicolas. Visiblement, la laisse manquait à ce personnage. Il le fit savoir aux tenanciers de l’OTAN, Monsieur George W. d’abord, puis Monsieur Barack. Bien sûr, ils n’avaient aucune raison de refuser un nouveau subordonné. Monsieur Nicolas frétilla en pensant que deux généraux français occuperaient des postes de commandement au bout de la laisse. Il tendit le cou pour qu’on la lui passe, Lui, chanoine honoraire de Saint-Jean de Latran, co-prince d’Andorre, président de la République, s’affirmait comme maître (adjoint) du Monde ! En outre, il créait deux nouveaux emplois en temps de crise !
Il se rengorgea longuement.
Mais le peuple, toujours ingrat, ne voulait plus de la laisse.
Ni du sabre.

Jacques FRANCK 12 mars 2009

Les femmes

Posted on : 09-03-2009 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Samedi soir, sur France 2, j’ai vu paraître une magnifique créature, vêtue et maquillée comme chaque femme qui se respecte devrait l’être. Elle, au moins, ne se laissait pas intimider par la soi-disant crise. La grâce de ses gestes et l’aisance de ses propos proclamaient que, sous la bienveillante férule du chanoine-président Nicolas, les femmes ne sont plus soumises à la moindre tutelle. Elles ont un libre accès aux médias de la République. Surtout si elles vont dans le sens du discours officiel.
Malgré sa modestie notoire, cette dame énumérait ses succès. En moins de deux ans, elle avait mis en œuvre trente réformes importantes. Pas une de moins. On lui devait notamment un vaste programme immobilier (de prisons), le maintien en pension complète de condamnés en fin de peine (soit la perpétuité pour tout le monde ou presque), un projet de loi exaltant la convivialité contre l’individualisme qui tue l’esprit social (en gardant les cellules collectives). C’est aussi à elle qu’incombait la suppression de nombreux tribunaux, qui provoqua la protestation égoïste des juges et des avocats de tout le pays. Et sous son administration, le taux de suicides en milieu carcéral fonctionne comme un bon élément régulateur de la démographie pénitentiaire.
Mais désireuse de poursuivre une carrière politique si joliment entamée, elle se préparait à déposer le glaive de la Justice au magasin des accessoires et à faire don de sa personne à l l’Europe. Merci pour l’Europe Madame Rachida. Et bonne fête aux femmes vaniteuses, brutales et incompétentes.

Nous connaissons bien également une autre grande dame, Madame Laurence, infatigable syndicaliste, toujours sur la brèche. Ce n’est pas elle qui laissera passer la moindre augmentation du SMIC, qui tolèrera un débordement salarial, qui s’opposera à un licenciement, qui fermera les yeux sur un petit avantage social. Comme elle n’est que bonté, elle aime déposer un bisou fraternel et approbateur sur les joues du chanoine ou de ses comparses. Si j’étais inscrit au CAC 40, je brûlerais chaque jour un cierge à Sainte Laurence. Bonne fête aux femmes prédatrices.

Il est heureusement d’autres femmes : les infirmières, les enseignantes, les ouvrières, les chômeuses, celles que l’on appelle “femme au foyer”, les secrétaires, les chercheuses, les demoiselles de magasin, les étudiantes, les conductrices d’autobus, les retraitées, les religieuses (pourquoi pas ?), les femmes de ménage, les dentistes, les artistes, les cuisinières, les parlementaires (surtout celles de gauche, mais les autres aussi), les dompteuses de cirque, les charcutières, les taxidermistes (c’est plus rare), les filles de salle, les filles de joie, les perceptrices, les chaisières, les journalistes. Et aussi toutes mes amies (elles sont nombreuses), mes camarades (elles sont innombrables), mes belles-filles (en nombre restreint). Et, évidemment, ma femme.
A toutes celles-là je dis “Bonne fête, les femmes !” et je les embrasse.

Jacques FRANCK 8 mars 2009

Le peuple est heureux

Posted on : 02-03-2009 | By : vincent | In : Les propos du vieux toubib

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Les salariés sont heureux, ceux du moins qui le sont encore. Grâce à la maigreur de leurs bulletins de paye, ils contribuent au maintien d’un niveau de vie convenable pour les actionnaires. Ils font aussi plaisir à Madame Laurence, la sainte patronne des patrons, une si bonne personne. Si par malheur les dits actionnaires voyaient leurs justes rémunérations diminuer, les dits salariés bénéficieraient d’un plan social. Ils rejoindraient alors les chômeurs.
Les chômeurs sont heureux. Leur nombre augmentant de semaine en semaine, ils participent activement à la croissance du pays. Ils ne travaillent pas. On les considère avec compassion.
Les vieux retraités sont heureux. Ils sont payés à ne rien faire. Et puis ils ne sont pas morts jeunes. Ce n’est pas donné à tout le monde.
Les jeunes sont heureux. Evidemment, nombre d’entre eux n’ont pas d’emploi, mais ils ont la jeunesse. Et, en principe, l’avenir. On ne peut pas tout avoir.
Les malades sont heureux. Ils pourraient aller plus mal. Même dans ce cas, ils vont se faire soigner dans les hôpitaux, tant qu’il en reste et que Madame Roselyne n’aura pas mis bon ordre à cette prolifération d’institutions coûteuses.
Les médecins et les infirmières sont heureux. Ils existent encore.
Les enseignants sont heureux. Leurs jours sont comptés, mais en attendant ils ont la chance d’avoir Monsieur Xavier comme seigneur et maître.
Les Antillais sont heureux. Ils vivent au soleil. On les voit énormément à la télé. Ça flatte leur ego. Et l’esclavage est aboli.
Sous le règne de Monsieur Nicolas, chanoine de Saint Jean de Latran, co-prince d’Andorre (ce que l’on oublie trop souvent) et président de la République française, le peuple est heureux. Mais il est ingrat. Il ne le sait pas.
Il fera donc grève et ira manifester dans les rues des villes par millions, le 19 mars. Et j’irai aussi.

Jacques FRANCK 2 mars 2009